Il ne s'agira pas ici de leurrer quiconque: en 1983 nous sommes déjà bien avancé dans la cinématographique Amérique des paper boys, des téléphones muraux (aux fils interminables !) accrochés dans les cuisines de famille en crise (monoparentale ou à deux doigts de l'être), et où le surnaturel (voire la franche horreur) est l'expression spectaculaire du malaise ambiant. L'Amérique de Steven Spielberg (ce Cujo a bigrement à voir avec Duel (autant qu'avec les Birds d'Hitchcock d'ailleurs) !) et de Stephen King *.
Mieux pour ce dernier, 1983 est tout bonnement the year: pas moins de quatre adaptations (Dead Zone, Children of the Corn, Christine et Cujo), et pas toujours par des manches (Cronenberg et Carpenter en tête) au lendemain de son hommageuse aventure creepshowique (avec le gars Romero) et à l'avant-veille de sa flambée mégalo-ludique (Maximum Overdrive de dispensable mémoire).
Donc Cujo.
Mieux pour ce dernier, 1983 est tout bonnement the year: pas moins de quatre adaptations (Dead Zone, Children of the Corn, Christine et Cujo), et pas toujours par des manches (Cronenberg et Carpenter en tête) au lendemain de son hommageuse aventure creepshowique (avec le gars Romero) et à l'avant-veille de sa flambée mégalo-ludique (Maximum Overdrive de dispensable mémoire).
Donc Cujo.
Un gros chienchien enragé de plus (voir ici) ?
Un peu mieux que ça, à dire vrai, malgré les sales (et trop retro-unanimes pour être séduisantes) réputations à poil dur (la presse d'époque apprécia pourtant en son temps, de L'Ecran à La Revue du Cinema !) mitant le pelage de la production.
Car si on avait tôt fait de prendre le roman originel pour mineur, ce qu'il n'est d'ailleurs que peu, précis et subtil se montre-t-il dans les rapports déliquescents (et tragiquement pervers) qu'il installe entre les personnages, on a aussi tôt fait, par stupide écho, de prendre le film pour une sage, tiède et molle adaptation de même (à ce jour Lewis Teague, à qui l'on doit le savoureux et proprement Incroyable Alligator ! (et qu'on prit un temps pour le nouveau Joe Dante mais faut pas déconner quand même!), est un des plus efficaces adaptateurs de l'œuvre du bigleux du Maine) à opportuniste et aussi molle ambition.
Un peu mieux que ça, à dire vrai, malgré les sales (et trop retro-unanimes pour être séduisantes) réputations à poil dur (la presse d'époque apprécia pourtant en son temps, de L'Ecran à La Revue du Cinema !) mitant le pelage de la production.
Car si on avait tôt fait de prendre le roman originel pour mineur, ce qu'il n'est d'ailleurs que peu, précis et subtil se montre-t-il dans les rapports déliquescents (et tragiquement pervers) qu'il installe entre les personnages, on a aussi tôt fait, par stupide écho, de prendre le film pour une sage, tiède et molle adaptation de même (à ce jour Lewis Teague, à qui l'on doit le savoureux et proprement Incroyable Alligator ! (et qu'on prit un temps pour le nouveau Joe Dante mais faut pas déconner quand même!), est un des plus efficaces adaptateurs de l'œuvre du bigleux du Maine) à opportuniste et aussi molle ambition.
Mouvements d'appareils et stupéfiant sens du timing (l'impression de durée du huis clos de la seconde partie, pourtant casse-gueule, est fort bien rendue) sont par exemple à porter au crédit d'une réalisation volontiers angoissante (sensation un peu fusillée par un casting inégal (Daniel Hugh-Kelly est presque trop fade, en regard de la furia Dee Wallace et du toujours bonnard Ed Lauter) et une VF affligeante) et s'accommodant au mieux des coupes faites dans le texte dont elle s'inspire (les enjeux maritaux et la crise du couple sont certes un peu réduits à la partie congrue, menant le film vers une voie plus croquemitano-moralisatrice que ne sont les pages de King !).
Au point d'occasionner un parfait petit moment de cinoche nail-bitteux (un rien trop pro-family peut-être ?) qu'on pourrait, à tort, ignorer, brillant en outre par sa parfaite absence d'ironie et sa nette volonté à vouloir, avec patience, installer empathiquement des caractères (ambition éloignée des slashers (façon Friday the 13th) qui envahissaient alors les écrans) avant de les placer « en situation ».
Un spécimen on ne peut plus 83 en somme (mais facilement réduit à un statut d'unknown pleasure), dans le cinéma de genre « grand public de plus de 13 ans » (point d'effets gore ni même vraiment sanglants à l'horizon et pourtant le trouillomètre tourne à plein !).
Moi, vous commencez à me connaître, je vous le dis tout de go: à (re)découvrir, les enfants !
Au point d'occasionner un parfait petit moment de cinoche nail-bitteux (un rien trop pro-family peut-être ?) qu'on pourrait, à tort, ignorer, brillant en outre par sa parfaite absence d'ironie et sa nette volonté à vouloir, avec patience, installer empathiquement des caractères (ambition éloignée des slashers (façon Friday the 13th) qui envahissaient alors les écrans) avant de les placer « en situation ».
Un spécimen on ne peut plus 83 en somme (mais facilement réduit à un statut d'unknown pleasure), dans le cinéma de genre « grand public de plus de 13 ans » (point d'effets gore ni même vraiment sanglants à l'horizon et pourtant le trouillomètre tourne à plein !).
Moi, vous commencez à me connaître, je vous le dis tout de go: à (re)découvrir, les enfants !
Cujo, 1983/USA - Lewis Teague
Sortie salles françaises: 10 août 1983.
Source VHS: VHSdb (nachthymnen)