Une production de plus dont la limite est prématurément atteinte dés l’argument énoncé : damn, le Père Noël est un serial killer ! Outrageant l’Amérique conservatrice (et petite joueuse) d’il y a 20 ans, le titre s’avère pourtant bien inoffensif (exception faite de la spectaculairement vacharde bavure de la 66ème minute) et étrangement gaulé.
Prenant le soin de construire le mental torturé d’un tueur avec un faible goût (on n’est pas dans Maniac !), le titre balaye sa mise en place (parfois ridicule et longue de 40 minutes (sur 78)) pour se consacrer à sa prime intention : l’exploitation du filon slasher de type calendaire (Halloween, Friday 13th, Meurtres à la St Valentin).
Le contexte demeure certes plaisant en soi (la force graphique du Santa Claus en tueur à la hache reste intacte (même si le fait qu'il n'ait que 18 balais nuise à l'impact) et le portrait du marchand de jouet acariâtre, aviné et concupiscent concourt à la même et joyeuse volonté destructrice anti-Xmas (mais pas aussi brillamment relayée que dans le Gremlins de Dante, par exemple* !)).
Mais bien vite les métronomiques (et artificielles) incartades « sexy » associant traumatiquement stupre et châtiment ! (cf Jason), les chichis de bonnes sœurs (cf M.Myers) et les niaiseries neigeuses contrebalançant le blasphème santaclausien diluent l’énergie qu’il aurait été bon de concentrer pour faire voler en éclats de mauvais goût l’ambiance et les valeurs des nuits où retentissent les chorales d’enfants entonnant sur perrons. Plutôt que donner dans le stupide et gratuitement appliqué alignement de meurtres vengeurs (plus ou moins inventifs) en costume rouge et blanc. Bah.
* Porter une oreille sur l’émission thématique Xmas Moveez du NBC
NB: sorti aux USA le même vendredi que Les Griffes de la Nuit, Douce Nuit, Sanglante Nuit aurait même effectué un meilleur démarrage en première semaine !
Silent Night, Deadly Night(USA/1984), de Charles E. Sellier Jr.
Sortie salles françaises: ???