Reposant sur une idée de thriller politico-industriel davantage que sur l'argument d'un actionner SF post-Mad Max/NY97, le second volet desGuerriers du Bronx ne prend pas cette soudaine ambition thématique pour plus que ce qu'elle n'est non plus. A savoir un prétexte à une débauche pyrotechnique... aussi fruste que paresseuse.
Le reste des ingrédients, des motifs et des modus du genre (le post-apo rital) est bien présent et ne tarde pas à barioler un applat immanquablement indigent (en enjeux, en tonalités, en intensité): population hobo-interlope, milice para-SS et décors de fortune (les images d'un Manhattan désert semblent toutes tournées à l'arrache à 6 heures du mat', tandis que le plateau "principal" est fait d'une zone urbaine deux minutes avant le plastiquage*) sont bien checkés sur la liste des incontournables du sous-sous-genre.
On croira un temps pourtant que le titre se hisse au dessus de la mêlée de l'époque (avec ses journalistes hystéro-pakuliens voulant dénoncer les agissements de la firme immobilière que couvre par ailleurs la mairie de Big Apple**) mais celui-ci ne tarde pas à rentrer dans le rang habituel et à, lui aussi (comme les petits copains de Fulci, d'Amato et les autres), user jusqu'à l'épuisement de répétitions (explosions, ralentis, explosions au ralenti), étirant des minutes qui n'ont jamais vraiment les moyens (la grosse demie-heure "du rapt" est très très ennuyeuse) de l'être.
* ce qui est le cas du contexte du film, remarquez !
** reconnaissons toutefois à Enzo que la manière brutale et désinvolte
avec laquelle il les évacuent du récit est assez croquignolette,
sinon hautement roborative !
Fuga dal Bronx (1983/Italie), de Enzo G. Castellari
Sortie salles françaises: 1er août 1984
Source VHS: VHSdb (Kerosene)