Et puis vint (rapidement) le moment où Dino de Laurentiis voulut sa part du gâteau nommé Stephen King.
Coproduit avec le fils de Capra, cette pyromane adaptation, dirigée par le réalisateur de la culterie Class 1984 et campée par un casting aussi hétérogène qu'inégal (le fade David Keith et quatorzième choix, sorte de Jim Morrison du pauvre*, n'est guère convaincant quand George C. Scott laisse parfois circonspect) peine longtemps à trouver et son tempo et sa singularité.
D'abord promise à John Carpenter** (mais Big John se voit finalement discrédité par l'injuste et récent bide de The Thing), cette autre chose ne se départit ainsi jamais vraiment de certains précédents, Kingesques ou non (de Furieà Poltergeistet ET en passant par le mental Scanners et le crépitant Carrie), pas plus qu'elle ne parvient à rythmer convenablement la traque en cours puis son huis clos laborantinement manipulateur (sans doute le script aurait-il gagner à simplifier les enjeux, à réduire la voilure des thématiques et des arguments, mais aussi à repenser sa structure générale).
C'est via la photographie, confiée par Dino à un chef op' d'abord passé par Terence Hill et... Pasolini*** que l'affaire gagne heureusement un peu en assise.
Cette dernière, large et dynamique, au filmage inspiré et aux objectifs judicieusement choisis, concourt à une mise en forme qui hisse, malgré sa piètre réputation (et sa BO tangerinedreamique plus paresseuse que vraiment atmosphérique), Firestarter au dessus de la plupart des productions tirées alors des lignes du bigleux de Bangor (le roman originel n'est pas non plus un highlight de son auteur).
*c'est pourtant Elvis qu'il campera,
en 88, dans Heartbreak Hotel.
** le terrain semblait pourtant
plus à la main d'un Cronenberg.
*** le capé Giuseppe Ruzzolini.
Firestarter (USA/1984), de Mark Lester
Sortie française: 7 janvier 1987