Ne serait cet épilogue un peu niais et le fadasse inaltérable du lead character (l'impavidement peigné Rod Taylor), The Time Machine serait un spectacle merveilleux et de toute première bourre.
Car on serait capable, sans peine, de dépasser le naïf régulier de l'aventure autant que ses approximations, on parviendrait, sans se forcer, à envisager que l'affaire, plus qu'un film de SF de plus, relève davantage du conte philosophique (façon Candide, Zadig), fut-il un peu hâtif et noyé de raccourcis.
La force de la direction artistique, le vertige du postulat et la malice opportuniste de sa mise à jour après deux guerres mondiales (si le texte originel - plus "militant" que sa version filmée - date de 1895* et fonce directement à l'année 802 701 pour y livrer là-basà une satire victorienne, l'adaptation de David Duncan s'attache "patiemment"à traverser la première moitié du XXème siècle, histoire de souligner la-folie-des-zhommes, avant d'atterrir au pays de Eloïs** et des - fameux ! - Morlocks), emporteront ainsi une vive adhésion, le désuet des choses découlant vers un charme indiscutable, balayant tout esprit tatillon.
Tout comme demeure pareillement indiscutable le statut de culte et de berceau formateur que constitue cette madeleine SF pour nombre de jeunes baby boomers, fussent-ils devenus cinéastes (Dante, Spielberg,...) ou personnages de série dans des fictions nerdissimes***).
* HG Wells réécrira son oeuvre en 1924 et y intégrera alors des allusions à la WWI.
** qui signifie "Mon Dieu", en araméen.
*** The big bang theory recueille la machine
dès le quatorzième épisode de sa première saison:
The time machine (USA/1960), de George Pal
Sortie écrans français: 31 mars 1961