Longtemps abscons (ça s'arrange aux deux tiers) mais plastiquement stimulant de bout en bout (l'affaire est, à tous points de vue, infusée du 2001 de Kukube), ce jalon se SF paranoïaque, né des lectures chiffrées d'Orwell et de Bradbury et troussé avec un soin confondant (la piste sonore vous tient par le col et jamais ne vous lâche !), n'a pas, 45 ans plus tard pris la moindre ride, qu'elle soit intrinsèque ou, of course !, legacyenne (nombre de productions ultérieures, de Brazilà Moon en passant par Cube pour s'en tenir au seul 7ème Art (mais songez aussi au 9ème !!) doivent méchamment allégeance à ce cauchemar immaculé).
Éprouvant, théorique, ambitieux (sans que jamais cela ne lui nuise), glacial mais aussi hautement efficace (le dernier quart a la vivacité d'un Mad Max et annonce les poursuites dans les couloirs de l’Étoile Noire), THX 1138 est un sacré morceau de bravoure. Et pas seulement pour Franck Provost.
THX 1138 (USA/1971), de George Lucas
Sortie écrans français: 3 novembre 1971