Hammer.
On dit Hammer et on croit avoir tout dit. Mais non. Jamais.
The Horror of Dracula s'offre comme le premier film d'horreur gothique (et baroque)* de la Guerre Froide (après une bonne dizaine d'années de trouille nucléaro-envahissante, nourrie aux profanateurs de sépultures, aux damnés blondinets, aux mutations génétiques et, pour faire court, aux zitis de toutes sortes) et, fidèle et frivole avec l'orthodoxie du mythe, le lustre d'un érotisme évident tout en en gommant le manichéisme que le passé avait, à tort, retenu du texte de Stoker: difficile de soutenir aveuglément le « justicier » tristement intègre que s'avère être Van Helsing autant qu'il est délicat d'encourager trop bruyamment les frasques du Comte gominé... l'ambiguïté règne et les sens sont troublés au plus haut point: victimes craignant autant que s'offrant (morsures en alcôves) et confusion générale entre le bien (austère) et le mal (sexy) !
Outre ce fond, inédit et rigoureusement excitant, la forme, so Hammer !, y est exposée on ne peut mieux, faisant tinter le LA cristallin et putréfié à la fois d'un parfait diapason: foisonnants décors (velours rouge, boiseries encaustiquées), chaleur des lumières indoor (candélabres généreux),... une ligne artistique hautement identifiable du studio que reprendra scrupuleusement Polanski dans son Bal des Vampires (même si c'est plutôt, a priori, des Maîtresses de Dracula (Fisher, 60) et du Baiser du Vampire (Sharp, 63) que le réalisateur poignardé par la Suisse traîtresse semble s'être inspiré).
Pépite mordorée (dont la BO ne traverse hélas pas très bien le temps, elle: ses hautbois d'angoisse flirtent avec le cartoon scoobydesque), à l'influence durable (y compris sur la carrière de ses acteurs, vite enfermés dans ses charismatiques mais étroits emplois) et à l'autorité indiscutable chez nombre de cinéphiles de genre, The Horror of Dracula demeure un égal enchantement à chaque visionnage.
On dit Hammer et on croit avoir tout dit. Mais non. Jamais.
The Horror of Dracula s'offre comme le premier film d'horreur gothique (et baroque)* de la Guerre Froide (après une bonne dizaine d'années de trouille nucléaro-envahissante, nourrie aux profanateurs de sépultures, aux damnés blondinets, aux mutations génétiques et, pour faire court, aux zitis de toutes sortes) et, fidèle et frivole avec l'orthodoxie du mythe, le lustre d'un érotisme évident tout en en gommant le manichéisme que le passé avait, à tort, retenu du texte de Stoker: difficile de soutenir aveuglément le « justicier » tristement intègre que s'avère être Van Helsing autant qu'il est délicat d'encourager trop bruyamment les frasques du Comte gominé... l'ambiguïté règne et les sens sont troublés au plus haut point: victimes craignant autant que s'offrant (morsures en alcôves) et confusion générale entre le bien (austère) et le mal (sexy) !
Outre ce fond, inédit et rigoureusement excitant, la forme, so Hammer !, y est exposée on ne peut mieux, faisant tinter le LA cristallin et putréfié à la fois d'un parfait diapason: foisonnants décors (velours rouge, boiseries encaustiquées), chaleur des lumières indoor (candélabres généreux),... une ligne artistique hautement identifiable du studio que reprendra scrupuleusement Polanski dans son Bal des Vampires (même si c'est plutôt, a priori, des Maîtresses de Dracula (Fisher, 60) et du Baiser du Vampire (Sharp, 63) que le réalisateur poignardé par la Suisse traîtresse semble s'être inspiré).
Pépite mordorée (dont la BO ne traverse hélas pas très bien le temps, elle: ses hautbois d'angoisse flirtent avec le cartoon scoobydesque), à l'influence durable (y compris sur la carrière de ses acteurs, vite enfermés dans ses charismatiques mais étroits emplois) et à l'autorité indiscutable chez nombre de cinéphiles de genre, The Horror of Dracula demeure un égal enchantement à chaque visionnage.