Des raisons pratiques président à cette "hiérarchie", à commencer par le fait que je fus directement touché par l'actualité du film (sorti sept ans plus tard que celui voyant la petite Regan disant pis que pendre de la maman du Père Karas - et la bouche pleine encore !) et surtout parce que le titre de Rosenberg reposait sur ce puissant argument à mes yeux alors de "l'histoire vraie".*
Tient-on toutefois, en l'espèce, un de ces "fondamentaux" que convoque régulièrement les entraîneurs de foot lorsque tout va à vaut-l'eau, une de ces choses à propos desquelles les anglo-saxons s'exclament avec force explosion: classic ! ? Amityville vaut-il le statut dont il a pu jouir un jour (est-ce aujourd'hui encore le cas ou bien Saw, Rec et autant de Paranormal Activity l'ont-ils voué aux oubliettes ?**) ?
Cette sincérité qui fait défaut sera peut-être à rechercher chez le couple principal de comédiens. Brolin et Kidder apparaissent en effet investis, vraisemblables, et si on s'en tient à voir les choses à travers leurs yeux, à affronter la crise en leur tenant la main, alors une angoisse réelle, dense, dérangeante, se fait jour.
Et rendrait (presque) le visionnage plus oppressant.
Tient-on toutefois, en l'espèce, un de ces "fondamentaux" que convoque régulièrement les entraîneurs de foot lorsque tout va à vaut-l'eau, une de ces choses à propos desquelles les anglo-saxons s'exclament avec force explosion: classic ! ? Amityville vaut-il le statut dont il a pu jouir un jour (est-ce aujourd'hui encore le cas ou bien Saw, Rec et autant de Paranormal Activity l'ont-ils voué aux oubliettes ?**) ?
On remarquera vite, à la revoyure, que l'affaire est platement construite: monolithique chronologie scolaire et montage sans goût ne structurent pas bien l'entreprise.
On concédera, lors de cette réévaluation, à Stephen King le valide de sa fameuse thèse du "film d'horreur économique": tout, dans la dramaturgie, tourne autour de la notion d'argent (dont on manque) et de coûts (qu'on supporte mal).
Le vernis satanique ne tient pas une seconde en regard de la détresse financière (et sociale) qui semble étrangler un père de famille sur-catholique moins méticuleux sans doute que le père Dupont de Ligonnès. Si Lutz semble tout près de hacher menu la famille***, c'est bien plus parce qu'il n'assume pas ses responsabilités (de beau-père, de chef d'entreprise, d'accédant à la propriété) que parce que la maison a été bâtie sur un cimetière indien doublé d'un mausolée de sorciers de Salem...
Le vernis satanique ne tient pas une seconde en regard de la détresse financière (et sociale) qui semble étrangler un père de famille sur-catholique moins méticuleux sans doute que le père Dupont de Ligonnès. Si Lutz semble tout près de hacher menu la famille***, c'est bien plus parce qu'il n'assume pas ses responsabilités (de beau-père, de chef d'entreprise, d'accédant à la propriété) que parce que la maison a été bâtie sur un cimetière indien doublé d'un mausolée de sorciers de Salem...
Le bouillon proprement ésotérique (et théologique) du film s'avère ainsi le point le plus faible (avec les "effets"à volonté exagérément fantastique).
Entre les minauderies d'un Rod Steiger singeant Richard Burton dans L'Exorciste 2: L'Hérétique et les extrapolations maléfiques agitées comme un chiffon rouge sous l'oeil du spectateur peu regardant, tout laisse supposer un coup marketing suçant plusieurs roues à la fois (un best-seller douteux dont il tire l'argument et le succès du film de Friedkin et Blatty pour l'emballage et les contours) qu'une oeuvre sincère de cinéma****.
Cette sincérité qui fait défaut sera peut-être à rechercher chez le couple principal de comédiens. Brolin et Kidder apparaissent en effet investis, vraisemblables, et si on s'en tient à voir les choses à travers leurs yeux, à affronter la crise en leur tenant la main, alors une angoisse réelle, dense, dérangeante, se fait jour.
Et rendrait (presque) le visionnage plus oppressant.
* à noter que par un juste retour des choses, ce type de "label" me tiendrait
plutôt éloigné aujourd'hui de toute production cinématographique s'en vantant exagérément.
Or, l'exagération ne fut pas la moindre des manières d'Amityville...
** je vous rappelle que vous lisez ici les notes d'un vieux con de quadra...
*** sur une thématique analogue, le Poltergeist de Spielberg et Hooper
proposera une manière familiale radicalement opposée:
l'adversité qui ici "divise" les Lutz sera le moteur de la famille Freeling.
(Une comparaison approfondie entre les deux titres serait d'ailleurs passablement édifiante !)
**** en même temps, comment légitimement reprocher
à une production AIP son opportunisme forcené ?...
The Amityville Horror (1979 - USA), de Stuart Rosenberg.
Sortie salles françaises: 20 février 1980.
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Source VHS: VHSdb (Massilia13013)