L'Ennemi Public N°1

Une schpountzerie de plus sur fond de mafia nu-yorkaise et de quiproquo gabardineux à l'occasion de laquelle Verneuil s'embarque à servir la soupe à un Fernandel aussi cabot qu'à l'accoutumée (le paroxysme populo-bovin surviendra 6 ans plus tard), sur des mots d'un Audiard vainement anti-amerloque.

C'est tout d'abord curieux (le marseillais pentoté se tapant une toile sur Times Square est une vision assez inédite), la cheville centrale du plot est même un temps prometteuse – quoiqu'éculée -, quelques situations sont également assez piquantes voire audacieuses de cynisme (l'évasion permise par un routier qui a parié chez son book que Joe Calvet parviendrait à se faire la malle) mais on peine à conserver un intérêt profond pour la chose (malgré un final en carton pâte sur l'enseigne de l'immeuble Somnolos, à l'intensité presque Hitchcockienne !), petite comédie trop pasticheuse (mais bien mise en images) manquant assurément d'envergure et de chien (fut-il chaud...).
Les buildings, les calibres, les attorneys (et la BO de Nino Rota !) ne sauraient ainsi suffirent.

Interprètes: Fernandel, Zsa-Zsa Gabor, Louis Seigner, Saturnin Fabre, Jess Hahn, ...  Scénario : Max Favalelli (adapté et dialogué par Michel Audiard - Photographie : Armand Thirard - Musique : Nino Rota - Production: Ignace Morgenstern & Walter Rupp - Réalisation : Henri Verneuil. Sortie française: 8 janvier 1954

Manchec ****

Nicolas Tellop ****