Loin des popcornesques WWII flicks de la fin des années 60 (Dirty Dozen, When Eagles Dare, Kelly's Heroes,...), celle des seventies voit plutôt le pédagogique (propagandesque?) retour de la mise en images hollywoodiennes des grands épisodes du conflit ayant tonné 35 ans plus tôt.
Toujours prêt à se repasser un peu de pommade, le public occidental et/ou non naziphile, se montre d'ailleurs au rendez-vous et justifie la mise en production de telles bandes patriotiques, toutes en débauches et démonstrations de force, symbolisées par des castings pléthoriques.
Et si celui de La Bataille de Midway ne déroge pas à la règle (encore qu'il relève davantage de la maison de retraite comme les films catastrophes qui lui sont contemporains (les Airport, La Tour Infernale, Tremblement de Terre et j'en passe et des plus aquatiques)), là ne sera pas sa force la plus notable*.
Non pas qu'il en regorge d'ailleurs, de forces, car la chose est fort ennuyeuse et on se barberait tôt si le jeu ne consistait pas à repérer tantôt de futures « vedettes » télévisuelles (Selleck, Estrada, Kanaly), tantôt l'origine des images qui nous sont montrées.
En effet, c'est essentiellement parce qu'il est un improbable - autant qu'habile - film composite que Midway retient un tant soit peu l'attention.
Le parodique en moins, la production de Mirisch préfigurerait presque l'exercice Reinerien des Cadavres ne portent pas de costards : conçu sur un canevas usant d'images d'archives et de films préalables (30 secondes sur Tokyo de LeRoy, Tora ! Tora ! Tora ! de Fleischer) , le script s'articule autour d'un matériau pré-existant, qu'il tente de lier au mieux (si ça ne marche pas toujours, les appontages du fils de Charlton Heston puis de la star elle-même fonctionnent dramatiquement bien!).
Cette grisante contingence technique (et atout budgétaire !) posée, le film demeure volontiers répétitif, souvent fumeux. Et surtout, trop assis sur son sujet, bien paresseux (un final méchamment expédié !)
* c'est même tout le contraire : Fonda s'y ridiculise, Ford s'y ennuie,
Coburn n'a rien à jouer, Heston est au service minimum (as usual?)...
ce qui est toujours davantage que Mitchum, à qui on a confié (à sa demande)
un parfait non-rôle de général cloué sur son lit d'hôpital à se gratter jusqu'au sang !
Seul Hal Holbrook fait plaisir à voir
(dans un rôle il est vrai à la désinvolture très post-MASH).
Midway (USA/1976), de Jack Smight
Sortie française : 9 février 1977