Si la validité éthique, philosophique ou tout simplement scénaristique du projet pourra légitimement apparaître discutable (n'en va-t-il pas de même au fond avec nombre de séquelles, surtout lorsqu'elles sont tardives ?), il nous faudra reconnaître, à la vision de ce troisième volet de Psychose (réalisé par son acteur-titre) que tout n'est pas à jeter avec l'eau... de la douche.
Car si, seule concession à l'air du temps (dont on pourra discuter l'opportunisme tardif), le fait d'injecter dans la mythologie première un contexte assez slasherisant (une flopée de jeunes gens à la moralité légère occupe ainsi les chambres du motel maudit et sont occis plutôt à la manière d'un Jason que d'une môman Bates), la complaisance s'oublie vite devant l'esthétique de l'affaire, par exemple, qui n'est pas sans intérêt.
En effet, en plus d'avoir emprunté leur compositeur fétiche aux frères Coen (le toujours impeccable Carter Burwell), la production a certainement aussi bien visionné les premiers films de Joel et Ethan (Blood Simpleen tout premier lieu) pour en retenir un sens plastique et atmosphérique au poisseux et à l'humour noir plutôt bienvenus.
En terme de symbolisme encore, le film doit autant sans doute à Hitchcock (of course) qu'au barré Ken Russell, avec qui Perkins avait tourné peu de temps avant les fracassées Jours et Nuits de China Blue, ce qui ne sera pas pour déplaire aux plus fétichistes et weirdos d'entre nous.
En tous points supérieur à l'opus précédent (pourtant appliqué), et malgré un casting fort inégal, ce Psycho III nous prend là où on ne l'attendait guère.
Psycho III (USA/1986), d'Anthony Perkins
Sortie écrans français : 6 août 1986