Offrant une demie-heure centrale de haute tenue (très actionning Spielbergien), après une mise en place un peu laborieuse et un tantinet repoussante (le décalage asian-freestyle délibérément voulu est une convention à avaler au plus tôt), émaillant la production d’emprunts visuels efficaces (les trois Tempêtes, …), cet étrange hommage de Carpenter aux films asiatiques de la Shawn Bros (encore peu installés en Occident) s’avère d’un bois inédit, sorte d’Indiana Jones et le Temple Maudit du Golden Child, tronçonné loin des angoisseries 70’s du grand John.
Ouvertement comique et à contre-courant du Grand Oeuvre Carpentique donc* (Kurt Russel, dans sa composition d’anti-Snake Plisken total fait d’ailleurs plutôt mouche), franchement en roue scénaristique libre (pas de surprise à retrouver au script le réalisateur du barré Buckaroo Banzaï !), le film parvient tout de même à tricoter un Méchant de belle tenue (Lo Pan, le fougueux guerrier enfermé depuis des siècles dans la carcasse d’un vieillard), et à balancer deux-trois minutes plus glauques (l’enfer des pécheurs pendus).
On retiendra, broutilles ?, en guise de points vraiment faibles le recours répété à des tunnels narratifs pour asseoir de la légende cantonaise grandiloquente (il y a 2258 ans de cela…) mais aussi la convocation gratuite de certaines créatures, qui surchargent inutilement un déroulement déjà suffisamment bordélique comme ça.
Mais, épars, un parfait plaisir à prendre est là, et bien là.
Comme cela était aussi naïvement permis à l'époque (c'est à dire avec une douce distance, pas un post-modernisme autosatisfait et prenant son sujet de trop haut), dans des films tout contemporains tels les ébouriffants Histoire de Fantômes Chinois ou Le Marin des Mers de Chine (avec Jackie Chan).
Mais, épars, un parfait plaisir à prendre est là, et bien là.
Comme cela était aussi naïvement permis à l'époque (c'est à dire avec une douce distance, pas un post-modernisme autosatisfait et prenant son sujet de trop haut), dans des films tout contemporains tels les ébouriffants Histoire de Fantômes Chinois ou Le Marin des Mers de Chine (avec Jackie Chan).
* le titre a cependant une place diablement proto-Tarantino
dont peu, hormis exégètes et autres affranchis,
ont conscience lorsqu'ils vous récitent leur Kill Bill !
Big Trouble in Little China (USA/1986), de John Carpenter
Sortie écrans français: 3 septembre 1986