Plus percutant lorsqu’il manie la furia destructrice du slapstick (les scènes masochistes de la maison tombant en morceaux marchent fort) que lorsqu’il se rapproche du couple central et tente de nous resservir de ces comédies 40’s dans lesquelles Cary Grant ne deshystérisait pas, cette production Spielby, laissée aux mains trop nostalgiques et inoffensives de Richard Benjamin, aurait sans doute gagnée à être confiée à un réalisateur plus teigneux.
Impossible ainsi de ne pas songer à Joe Dante tout le métrage durant (qui s’approchera un peu du contexte trois ans plus tard dans Les Banlieusards (avec Hanks justement)) et à ce qu’il aurait pu faire du matériau initial (ou même, soyons fous !, un Chris Columbus !).
Car ici on soupire souvent devant le gâchis : personnages (Joe Mantegna entre autres) et univers amorcés (le monde du disque, effleuré) mais sans lendemain, galerie de trognes gratuitement bigarrée (les ouvriers du chantier, les chevelus de White Lion, etc.), … rien ne parvient à densifier sérieusement un script qui n’avance plus d’un pouce une fois énoncé.
Ajoutons à cela l’infecte partition de Michel Colombier (fait suffisamment rare pour être violemment dénoncé !), la menue composition de la trop télévisuelle Shelley Long, et le tour est parfaitement réussi : le coche est manqué… (la même année Amblin aura parié sur l’éprouvé briscard de Dick Donner et les Goonies, autrement réussis !)
The Money Pit, 1985/USA - Richard Benjamin