Il est bien difficile, malgré toutes les exhortations au fun et à la parodie qu'on convoquera pour vous convaincre, de prendre autre chose que ces Expendables 2 pour autre chose qu'une boursouflure superflue, et un spectacle obscènement auto-satisfait, qui ne se refuse aucun ridicule (Chuck Norris et Schwarzy plus encore sont à pleurer) en se dissimulant derrière le petit doigt d'une ironie si démonstrative qu'elle se sabote elle-même.
Rien à sauver en effet de la pathétique affaire. Pas même ses effets spéciaux et ses morceaux de bravoure (si nombreux qu'ils s'étouffent les uns les autres d'ailleurs).
Ne sautent aux yeux que ce laborieux et contre-productif second degré distillé par de navrantes et répétitives « punchlines », les embarrassants déséquilibres du film (chaque « star » ayant visiblement eu des exigences individuelles qui nuisent franchement à la cohérence du projet) et l'impossibilité (native?) de s'inquiéter à aucun moment pour la progression narrative, ultrabalisée jusqu'à l'ennui.
Pire : là où le film devrait alimenter une connivence avec le spectateur (que le balourd vous affirmera patente), ce dernier se voit en réalité exclu du jeu en toutes circonstances et n'a jamais rien, malgré le pognon étalé à l'écran, à se mettre sous sa dent à lui.
Seul rescapé du naufrage, et c'est suffisamment inattendu pour être souligné, Jean-Claude Vandamme, sincère jusqu'au bout des high-kicks (son job est peut-être plus évident que celui des autres puisqu'il n'a jamais besoin de susciter d'empathie, en tant que supervilain).
The Expendables 2 (USA/2010), de Simon West
Sortie salles françaises :22 août 2012