
Pas moins de trois Fufu au box office français de 1965 (l'année du Corniaud et de Fantomas se Déchaîne) ! L'acteur est alors au sommet de sa gloire et le plus foireux de ses titres (car ce Girault-là en est un !) se voit porter au pinacle par le public, qui se tape un peu hâtivement sur les cuisses, dés qu'apparaît le képi de Cruchot.
Pourtant comment expliquer que malgré le caractère poussif, hystérique, poujadiste, superflu, rance, essoufflé, spectaculairement patent de ce deuxième opus maréchausso-tropezien, celui-ci, nonobstant, se hissa si haut (distançant nettement l'autre douteuse et promptement épuisée série des Don Camillo (en Russie, lui, la même année !)) et fit le bonheur du benoît amateur de comédie populaire ?
Comment, remplaçant pour une minute le placide et peu regardant fan à Fufu, l'exégète forcené parviendra-t-il à soutenir la présence ici d'une vraie mécanique comique (telle que chez Oury), à nous brandir sous le nez un propos droit dans ses bottes, un trame vaillante, un argument tenant la route et dépassant le simple (et bien paresseux) choc des cultures (truc simpliste, flirtant toujours avec un certain racisme poli), à nous convaincre qu'on tient-là un sommet de l'énergie chorégraphique ou une démonstration de plus des enjeux hiérarchique et socio-culturels qu'on pouvait concéder au premier épisode de la saga à sifflet ? Car usant de stéréotypes plus qu'outrés au point de gagner l'exsangue (les rares clins d'œil un peu vivaces sont étirés sur une longueur les annulant (cf. le West Side Storyà l'entrecôte)), comptant trop sur des ressorts comiques laissés pour morts et sur des articulations dramatiques plus que lâches, le film s'en remet à une poignée de numéros pour le moins inégaux, même si parfois miraculeux (l'aveu masochiste des gendarmes nostalgiques de l'injuste discipline et de l'ingratitude hexagonale en regard de leur sacerdoce) mais surtout piètrement transformistes ou stupidement obscurantistes (la navrante séquence psychanalytique)...le tout caressant toujours son audience autosatisfaite dans le sens du poil (quels cons ces américains qui mangent mal et qui ont des médias si peu dignes et regardants !).
Et, last but not least comme on dit aux stéhitses, la chose est encellophanée avec une paresse formelle confondante (quelques plans sont à sauver tels ceux, inauguraux, sur les cantines des maréchaux) et un manque de sérieux assez évident... qui n'empêchèrent pas ni les rires des gamins (assez légitimes) et de leur parents (moins), ni la pugnacité de l'équipe, qui nous en recollera, ad nauseum, pour quatre livraisons encore...
Jean Girault (1965)
Comment, remplaçant pour une minute le placide et peu regardant fan à Fufu, l'exégète forcené parviendra-t-il à soutenir la présence ici d'une vraie mécanique comique (telle que chez Oury), à nous brandir sous le nez un propos droit dans ses bottes, un trame vaillante, un argument tenant la route et dépassant le simple (et bien paresseux) choc des cultures (truc simpliste, flirtant toujours avec un certain racisme poli), à nous convaincre qu'on tient-là un sommet de l'énergie chorégraphique ou une démonstration de plus des enjeux hiérarchique et socio-culturels qu'on pouvait concéder au premier épisode de la saga à sifflet ? Car usant de stéréotypes plus qu'outrés au point de gagner l'exsangue (les rares clins d'œil un peu vivaces sont étirés sur une longueur les annulant (cf. le West Side Storyà l'entrecôte)), comptant trop sur des ressorts comiques laissés pour morts et sur des articulations dramatiques plus que lâches, le film s'en remet à une poignée de numéros pour le moins inégaux, même si parfois miraculeux (l'aveu masochiste des gendarmes nostalgiques de l'injuste discipline et de l'ingratitude hexagonale en regard de leur sacerdoce) mais surtout piètrement transformistes ou stupidement obscurantistes (la navrante séquence psychanalytique)...le tout caressant toujours son audience autosatisfaite dans le sens du poil (quels cons ces américains qui mangent mal et qui ont des médias si peu dignes et regardants !).
Et, last but not least comme on dit aux stéhitses, la chose est encellophanée avec une paresse formelle confondante (quelques plans sont à sauver tels ceux, inauguraux, sur les cantines des maréchaux) et un manque de sérieux assez évident... qui n'empêchèrent pas ni les rires des gamins (assez légitimes) et de leur parents (moins), ni la pugnacité de l'équipe, qui nous en recollera, ad nauseum, pour quatre livraisons encore...
Jean Girault (1965)
NB: un contre-avis ici, pas idiot du tout, voyant sans doute avec autant de bienveillance que d'acuité ce que nous ne sommes plus à même de voir...