Préfigurant davantage un épisode d’Ulysse 31 (le buckrogersien robot Vincent, le paternel de Nono ?), et ce malgré des ambitions supérieures à peine déguisées (et nettement plus starwarsiennes !), cette prime incursion Disney en pure SF (Oublions Le Chat qui Vient de l’Espace, svp !) semble toutefois incapable de se débarrasser d’une vision ultra-classique à la Jules Verne (l’USS Cygnus sonne bien Nautilus et Reinhardt a bien le bouc de Nemo !), sans trop d’épique non plus, et tâtonne dans un univers qui lui est fort peu intime.
Si la direction artistique (fxs mis à part, un peu limites) fonctionne toutefois correctement (souvent le cas à Burbank !), forte de séquences graphiques vraiment réussies, si la BO de Barry claque bien (son emploi n’est cependant pas toujours bien réfléchi), si le casting s’avère rassurant (quelques gueules familières pour forcer l’empathie (Perkins, Borgnine, …), l’intrigue est bien anémique et les dialogues drôlissimes à force de ridicule (le fameux On est pris dans l’roulis ! Blocs anti-roulis à 100 % et le non moins brillant Le mot impossible ne se trouve que dans le dictionnaire des imbéciles !).
On saluera toutefois et in-extremis, l’audace d’un final gentiment métaphysique, entre Pazuzu by Friedkin et symbolisme monolitho-kubrickien, inhabituel dans les productions pour têtes blondes (Disney voulait, pour une fois, leur lâcher les mirettes, au profit des grands frères).
The Black Hole, (1979/USA), de Gary Nelson.
Sortie française: 3 octobre 1980.