Halloween III: Le Sang du Sorcier

On prend les mêmes et on recommence... pas tout à fait.

Unique opus de la licence à ne pas jouer la carte du boogeyman Myers, ni même à évoluer dans le genre slasher (le film n'est qu'un petit thriller fantastique, sous très haute influence parano 50's, façon L'Invasion des Profanateurs de Sépultures), ce troisième volet pumpkinheadien rompt donc avec la trame dramatique née dans les jardins d'Haddonfield mais pas avec la volonté de tirer sur la corde*. 

Pas plus qu'elle ne renonce aux artisans nécessaires à trousser la chose: horripilantes et insidieuses mélodies de Carpenter et Howarth, production de Carpenter et Hill, froide photo scopée de Cundey..., les talents ayant laissé leur empreinte sur l'idée cinématographique d'Halloween sont bien tous au générique** - Lee Wallace même n'étant pas un parfait étranger à la dream team puisque directeur artistiques sur le volet inaugural, le chef d'oeuvre de Big John (et même un pote de lycée !).

Tout comme Mad Max au delà du Dôme du Tonnerres'avérera le film de sa série incarnant le plus le genre qu'il occupe (le post-nuke), cet Halloween-ci s'avère, dans un même ordre d'idée, le plus en phase avec la fête qu'il annonce et ses enjeux (commerciaux, médiatiques, rituels, historiques) dont il s'inspire (dans la trame originelle l'affaire n'est qu'un hasard de calendrier, au fond !).

Les charges du film sont à peine déguisées (matraquage publicitaire, monopole industriel, les thèmes préfigureraient presque Invasion LA !), les contextes de l'époque demeurent familiers aux abonnés de vidéo-club 80's (éclatement de la cellule familiale, enfant-roi) ainsi que la topographie (l'hôpital, la station service et le motel sont de grands classiques dans le genre !)...
Et le soin apporté à l'ensemble (plastique, sonore, atmosphérique) écarte l'entreprise de tout ridicule, malgré la faiblesse scénaristique du dernier tiers (la rédaction du script a été source de mésententes et de désaccords dommageables à la rigueur du truc, soudain bancal, schématique et précipité***) et son encombrant didactisme (bouh ! les tunnels narratifs !).

* on ne leur jettera pas la pierre, l'année 83 étant celle des #3: 

** La rupture Myersienne répond en réalité à la volonté Carpentero-Hillienne 
de faire de la griffe Halloween une sorte de série, façon Twilight Zone, 
explorant à chaque épisode une nouvelle facette de la fête.