Bonsoir, 1993/France, canonné par EdouardS.
Bien que ce Bonsoir traine une réputation défaillante, au milieu d'une décennie 90 à ce que l'on en dit guère fameuse pour son auteur, on ne s'attend pas à une telle déconfiture. Certes, techniquement parlant, le film est loin d'être honteux, certains cadrages accentués se singularisant même par leur efficacité. Mais enfin, dès que ces considérations sont passées…
L'histoire est celle d'un homme qui joue les pique-assiettes en s'incrustant le soir chez les gens, au hasard de ses pérégrinations, les poussant astucieusement à lui offrir gîte et couvert. Sous la farce, la touche "poétique" est cachée dans le fait que cette intrusion inattendue révèle les hôtes à eux-mêmes et leur apporte finalement un rayon de soleil bienvenu dans leur train-train quotidien. Cet argument de départ se double d'une trame policière à base de cambriolages et de faux coupable. Celle-ci, fort approximative, n'intéresse à aucun moment et n'a d'autre "mérite" que de nous faire réaliser à quel point Jean-Claude Dreyfuss peut-être cochonesquement mauvais.
Mais cet arbre cache une bien médiocre forêt car c'est toute la direction d'acteurs qui s'avère pour le moins hasardeuse. Serrault lui-même, en tête d'affiche, est parfaitement monocorde, gardant d'une scène à l'autre les mêmes intonations, les mêmes gestes, les mêmes postiches, le même costume, le même air, ne poussant sa petite gueulante que pour la forme, sans conviction, n'apportant à son personnage aucune substance. A l'image de son jeu, l'ensemble est terne, dialogué en chapelets de jeux de mots affligeants ("- Trouvez-moi un cor ! – Où ça, à la morgue ? – Mais non, à la chasse !", entre mille autres), socialement réduit au catalogue décalé et feuilleté sans vigueur (de la fonctionnaire lesbienne au couple petit-bourgeois vulgaire, en passant par la femme seule avec ses dix enfants vivant des allocations familiales), déroulant une narration d'une faiblesse incommensurable (quand Mocky trouve une idée rigolote, il en fait une scène, sans se soucier de continuité), se vautrant dans une morne bêtise.

Oui, la veine anarchisante irrigue toujours, mais la somme des tares donne un résultat aussi consternant qu'est peu supportable le fond sonore musical étalé par Vladimir Cosma. Bonsoir est vraiment un Mocky des mauvais jours.
Interprètes: Michel Serrault, Marie-Christine Barrault, Claude Jade, Jean-Pierre Bisson, Catherine Mouchet, Jean-Claude Dreyfus, ... Scenario: Jean-Pierre Mocky & Jacques Bacelon d'après André Ruellan - Image: Edmond Richard - Musique: Vladimir Cosma - Production: Jean-Pierre Mocky - Réalisation: Jean-Pierre Mocky. Sortie française: 19 janvier 1994 |
L'AVIS DE L'EQUIPAGE
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