Le problème avec les intrigues en trois actes, c'est que si le troisième (de ces actes) arrive après une pause (un entracte), on est facilement déjà sorti du film.
Car si le répit avant l'acmé est rythmiquement justifiable, il n'en est pas moins risqué.
Car si le répit avant l'acmé est rythmiquement justifiable, il n'en est pas moins risqué.
Nombre de scripts pensent contourner cet écueil en offrant une surenchère supposée emporter le morceau. Surenchère d'évènements, surenchère d'empathie, surenchère de bravoure dans les morceaux. Et se plantent.
Le troisième acte de Joy Ride est ainsi passablement ridicule.
Croyant gagner en spectacle et en nail bitting, J.J. Abrams (en bon Kevin Williamson post-Spielberg ?) perd considérablement (un comble !) en essence.
D'abord bien troussé, avec efficacité et malice (persos rapidement campés, argument gentiment amené), le film perd (au deux tiers donc) sa force en renonçant hâtivement à l’abstraction (même si elle n'aura jamais été aussi franche que dans Duel, modèle non dénié) et sans entretenir véritablement de charisme non plus: dans la famille des absurdes cauchemars chryslerisés, le film ne tient ainsi pas non plus la dragée haute à l'Hitcher de Robert Harmon.What a shame.
Croyant gagner en spectacle et en nail bitting, J.J. Abrams (en bon Kevin Williamson post-Spielberg ?) perd considérablement (un comble !) en essence.
D'abord bien troussé, avec efficacité et malice (persos rapidement campés, argument gentiment amené), le film perd (au deux tiers donc) sa force en renonçant hâtivement à l’abstraction (même si elle n'aura jamais été aussi franche que dans Duel, modèle non dénié) et sans entretenir véritablement de charisme non plus: dans la famille des absurdes cauchemars chryslerisés, le film ne tient ainsi pas non plus la dragée haute à l'Hitcher de Robert Harmon.What a shame.
Il n'en reste pas moins que John Dahl est un bon professionnel, dont la noirceur et le savoir-faire ne sont plus à prouver (encore qu'il reste un réalisateur étonnamment confidentiel, jamais abordé véritablement par les autorités cinéphiles), et que le programme est méticuleusement orchestré, les mécaniques bien huilées: son recours aux grands incunables du film de car ride (gas stations, motels, rednecks hostiles) inscrivent bien la chose dans une tradition américaine (les thèmes de la famille, de l'université, du rapport à la bagnole sont tissés en filigrane) familière aujourd'hui à l'entière planète cinéphile.
Comme nous sont aussi familiers donc (trop pour qu'on s'en enthousiasme encore) ces tricks et ces trucs pour faire trépigner le spectateur sur son fauteuil.
Joy Ride, 2001/USA - 97 mn Interprètes: Paul Walker, Steve Zahn, Leelee Sobieski, Ted Levine, ... Scenario: Clay Tarver & J.J. Abrams - Image: Jeff Jur - Musique: Marco Beltrami - Production : Chris Moore et J.J. Abrams - Réalisation: John Dahl. Sortie française: 10 avril 2002 |
