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Electric Dreams

Cyrano meets 2001. Rien moins que ça.

    Pour son prime long métrage (à la veille des « brillants » efforts de Tortues Ninja et de Coneheads (pas vu ce dernier, mais un tout petit espoir cependant, la faute au chéri Dan Aykroyd !)), et bien que demeuré définitivement plus célèbre pour avoir filmé les dalles luminescentes sous les immaculées socquettes de Maïkhol ou le bandeau éponge de Mark Knopfler lors du first méga-hit de la génération aimetivi, Steve Barron, flanqué du bleusaille Richard Branson au tiroir-caisse*, ne faisait pas, en 84, dans la dentelle thématique. Ni formelle à vrai dire (que voilà un film qu'il est hideux, comme dirait un comique motardement décédé et qui ne faisait pas dans les discours des grands soirs).

    A cette époque, le compioute-movie s'est déjà montré bankable (le fort fréquentable WarGames de Badham) et la fièvre de l'informatique familiale a progressé comme grippe H1N1 en JT de TF1. Barron surfe donc sur une fantasmatique partagée par le plus grand nombre (un ordinateur/ami, la domotique en un clic (sauf que: pas d'souris, c'est pas un Apple !), un écran tactile et c'est parti pour le bonheur high-tech), grand nombre ne devant se contenter que de minitel (cette petite chose qui devrait dévoiler le visage de notre nouveau président de la République quelques années plus tard !) et de floppy disks 5''1/4 pour leur Commodore 64 (ah ! causez moi The Way of Exploding Fist, Space Harrier ou Green Beret que j'me réabonne à Tilt Magazine !)...

    A cette époque, perdurent encore les paranoïas technoïdes (voire cybernétiques), alimentées par Michael Crichton
et donc John Badham (mais aussi Kubrick, re-donc, le plus confidentiel Donald Cammel (Génération Proteus) ou encore l'étonnament égaré là Stanley « Singing in the Rain» Donen, avec Saturn 3) et le bain est à l'informatique démiurgique tendance pouvoir incontrôlable (voir Superman III !).

    C'est donc emprunt de tous ces contextes et ambiances, de toute cette époque joystickesque qu'avance
Electric Dreams, petite chose pas trop ramenarde même si vilainement (très vilainement !) mise en images, et jouant sur le mode de la fausse naïveté l'air de la comédie romantique éculée.
    Car entre ses minutes aussi truffées d'allusions sexuelles qu'un Hitchcock pleine gaule (Edgar « l'ordinateur vivant » naît d'une éjaculation de champagne, rien de moins !), ses moments de vraies interrogations sur les attentes et les capacités souhaitées d'une machine « au service » du foyer (juste émises, hein, pas vraiment poussées !), et ses visions plus ou moins prémonitoires (cellphone, réseau, etc.), le titre de Barron ne s'avère pas aussi concon et inoffensif (encore qu'il ne soit jamais vraiment plus inquiétant que ça, ça reste familial !) qu'une vision distraite (ou au contraire le nez trop collé à l'écran !) le laisse supposer (impression malheureusement soutenue par une BO Morodero-CultureClubesque vieillissant fort mal et un casting un peu faiblard**).
De là, maintenant, à tenir un chef-d'oeuvre, nous ne déconnerons pas non plus***



* tiroir dans lequel il se prit douloureusement les doigts,
le film ayant connu un certain échec.

** fort pourtant de deux acteurs lynchiens,
Madsen ayant joué dans Dune
et Lenny von Dohlen dans Twin Peaks (série et film) !

*** ce que vous confirmera le toujours passionnant
et indéfectiblement hyperbatien JN Lafargue, ici.`


Electric Dreams (USA/1984), de Steve Barron
Sortie française: 17 avril 1985


 

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