C'est peu dire qu'Octopussy n'est guère considéré par les bondophiles et moins encore par les philistins de la zéroezéroseptesque.
Non, la chose est tenue - au sein d'une époque déjà faiblement louée (la Moore era) - pour une piètre pochade à la cartoonerie embarrassante, et rend triste l'amateur - pourtant arrangeant - de voir l'agent n'y faire que, mollement, le clown.
Certes le Roger, vieillissant (56 ans), s'était déjà lassé du James et ne repiquait là (avec un cachet revu à la hausse !) afin que la licence ne se laisse pas mener la vie dure par le projet alternatif et dissident de Jamais Plus Jamais (pas envisageable pour le prod Broccoli de confier alors la défroque de Bond à un nouvel acteur* tandis que "l'historique" Connery reprenait - ailleurs - le tuxedo après 12 ans d'absence) mais ce mol engagement n'explique pas tout de la hâtive mésestime.
Car si il sera aisé de moquer ex-nihilo d'Octopussy, de se bidonsker à la vue de son armée d'amazones/acrobates en lycra rouge, de son villain mi-tantouze mi-Zaroff, et de sa vulgarité ambiante (clichés touristiques proches de la condescendance, misogynie de rigueur mais passée à la sauce 80's (façon Cannonball), etc.). Alors que le replacer dans le contexte concurrentiel de son époque fait bientôt voir le film d'un autre oeil.
Fragilisée de l'intérieur par le félon projet du remake d'Opération Tonnerre (Jamais plus Jamais, donc), mise à mal par le récent Indiana Jones (Les Aventuriers de l'Arche Perdue ayant redistribué la donne du genre aventuresque), la licence se devait de réagir de la manière la plus autoritaire mais aussi la plus inventive possible.
Pari en partie tenu puisqu'il sera ainsi amusant de noter qu'elle parvient encore à se montrer, contre toute attente, inspirante, livrant des motifs qui seront ensuite repris, pastichés, parodiés ou simplement plagiés (le dîner burlesco-gore de Kamal Khan préfigure sans l'ombre d'un doute celui servi dans le futur Indiana Jones et le Temple Maudit !).
Ceci posé et agréant alors le nihilo, on peut tout à fait entendre les plaintes des détracteurs, aussi légitimes et s'appuyant sur des points autrement plus voyants que la belle résistance à l'instant portée au crédit de l'affaire.
Le recours insistant aux gags - complaisance superflue qui fait dire que l'actuelle période Craig est bien trop sérieuse tandis que la Moore ne l'était décidément pas assez - occasionne ainsi rarement le meilleur (la fusillade glissée sur rampe d'escalier) mais plus souvent le confondant pire (le clin d’œil lamentable à Tarzan).
Il ne s'agira toutefois pas de jeter le bébé Bond avec l'eau trouble du bain au nom encore d'un charisme peut-être émoussé et d'un mood contemporain discutable (ah, maudites eighties !), mais de lui reconnaître des qualités atmosphériques réelles (la partie dans le palais de Khan est un bel écho à celui du Dr No), un exotisme parfois charmant (une allégeance aux serials fu-manchesques peut se distinguer) et de le voir enfin correctement doté en morceaux de bravoure (les séquences aériennes, l'inaugurale et la finale, sont de fort, très fort, belle tenue). Absolument Bondesque quoi.
Car si il sera aisé de moquer ex-nihilo d'Octopussy, de se bidonsker à la vue de son armée d'amazones/acrobates en lycra rouge, de son villain mi-tantouze mi-Zaroff, et de sa vulgarité ambiante (clichés touristiques proches de la condescendance, misogynie de rigueur mais passée à la sauce 80's (façon Cannonball), etc.). Alors que le replacer dans le contexte concurrentiel de son époque fait bientôt voir le film d'un autre oeil.
Fragilisée de l'intérieur par le félon projet du remake d'Opération Tonnerre (Jamais plus Jamais, donc), mise à mal par le récent Indiana Jones (Les Aventuriers de l'Arche Perdue ayant redistribué la donne du genre aventuresque), la licence se devait de réagir de la manière la plus autoritaire mais aussi la plus inventive possible.
Pari en partie tenu puisqu'il sera ainsi amusant de noter qu'elle parvient encore à se montrer, contre toute attente, inspirante, livrant des motifs qui seront ensuite repris, pastichés, parodiés ou simplement plagiés (le dîner burlesco-gore de Kamal Khan préfigure sans l'ombre d'un doute celui servi dans le futur Indiana Jones et le Temple Maudit !).
Ceci posé et agréant alors le nihilo, on peut tout à fait entendre les plaintes des détracteurs, aussi légitimes et s'appuyant sur des points autrement plus voyants que la belle résistance à l'instant portée au crédit de l'affaire.
Le recours insistant aux gags - complaisance superflue qui fait dire que l'actuelle période Craig est bien trop sérieuse tandis que la Moore ne l'était décidément pas assez - occasionne ainsi rarement le meilleur (la fusillade glissée sur rampe d'escalier) mais plus souvent le confondant pire (le clin d’œil lamentable à Tarzan).
Il ne s'agira toutefois pas de jeter le bébé Bond avec l'eau trouble du bain au nom encore d'un charisme peut-être émoussé et d'un mood contemporain discutable (ah, maudites eighties !), mais de lui reconnaître des qualités atmosphériques réelles (la partie dans le palais de Khan est un bel écho à celui du Dr No), un exotisme parfois charmant (une allégeance aux serials fu-manchesques peut se distinguer) et de le voir enfin correctement doté en morceaux de bravoure (les séquences aériennes, l'inaugurale et la finale, sont de fort, très fort, belle tenue). Absolument Bondesque quoi.
* qui pourtant venait d'auditionner très sérieusement James Brolin.
Octopussy (1983/UK), de John Glen.
Sortie française: 5 octobre 1983.