Outre ses allures farouchement Spielbergiennes (le film est un mélange décomplexé de Rencontres du Troisième Type* et de Kick the Can, le segment de Steven pour La Quatrième Dimension**), cette quatrième livraison de Ron Howard (consécutive à l'aussi aquatico-merveilleux Splash) remplit avec un paradoxe confondant son office chaleureusement familial tout en étant passablement immoral.
Ainsi, au milieu de tous les vieillards rêvant puérilement, égoïstement, contre-naturément, d'éternité, seul le personnage de Benny (avec ses allures d'old'n'cranky Woody Allen***), authentiquement bouleversant et grincheusement plein de sagesse agit et réagit décemment.
Si les autres sont "touchants" une fois touchés par la jouvence extra-terrestre (qu'ils pillent et détruisent, comme toutes les ressources qui sont offertes à l'Homme), ils n'en restent pas moins irresponsables et narcissiques dans leurs choix, attitudes et réactions.
Individuellement, l'histoire et l'aspiration de chacun restent valides et légitimes (surtout lorsqu'elles jouent de la complicité extra-filmique, tel le personnage tenu par Don Ameche, écho sans équivoque à celui qu'il avait dans le délicieux Ciel Peut Attendre, quarante ans plus tôt). Mais collectivement elle est néfaste, odieuse d'irresponsabilité.
* Steve Guttenberg campe d'ailleurs
un personnage hautement Dreyffusien !
** boucle bouclée: une partie du casting (Cronyn, Tandy)
sera au générique de l'Amblinien Miracle sur la 8ème Rue...
** boucle bouclée: une partie du casting (Cronyn, Tandy)
sera au générique de l'Amblinien Miracle sur la 8ème Rue...
*** l'impeccable Jack Gilford.
Cocoon (USA/1984), de Ron Howard
Sortie française: 27 novembre 1985
Sortie française HD: 9 août 2018, chez CARLOTTA ![]()
