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Channel: ABORDAGES, le cinéma scandaleusement pris par la quille
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Le Sixième Sens - Manhunter

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Très vite, instantanément même (le dialogue sur plage en un champs/contrechamps ahurissament souligné par un scope de haute tenue), on sait que l’affaire sera plastiquement intense tout autant que laconique, atmosphérique plutôt que farouchement narrative (la structure dramatique originelle - pourtant solide -, est ici sacrifiée au profit d’une sensualité de tous les plans, au point d’en devenir parfois fumeuse, souvent arythmique).

Car voilà, nous sommes en plein ces 80’s volontiers clipesques, abhorrées par certains, adorées par les ex-abonnés à Starfix: ces 80’s, pleines de tics et de poses, qui pourtant permirent même aux pires d’en tirer leur meilleur (Mulcahy et son Razorbak, Lynne et son Echelle de Jacob, Parker et son Angel Heart) et à l’heure desquelles le récit ne saurait prévaloir, le profit allant à l’emballage, fut-il typé, daté, signé.

Loin de l’ultra-réalisme (un rien grand-guignol) du Silence des Agneaux, Manhunter joue, dans cet écrin fascinant/repoussant, de l’ambiguïté (pas autant qu’il pourrait mais tout de même), de l’empathie, du fétichisme (tantôt morbide, tantôt homo-érotisant), épuisant avec un poil d'arty- prétention les clichés les plus éculés, accrochant à cette occasion les wagons parfois aux culs des trains 70’s des grands manipulateurs graphiques justement (proposant une sorte d’Argento-MTV (la scène du « guet-apens au jogger »), de DePalma cold wave (l’interminable sortie/fuite de Graham de l’HP de Lektor)) au point d'offrir à l’œil une plongée vertigineuse dans la plus trouble des voluptés (criminelle (les ivresses du profiler impliqué) ou non (la scène du tigre, épatante (n’y a-t-il pas un truc du genre dans l’Entre Ses Mains d’Anne Fontaine ?))), soulignée par une BO immersive et toujours ad hoc (sauf peut-être le final gunfighteux sur fond d’Iron Butterfly ?), aurait-elle vieilli depuis (on notera que l’environnement du tueur Buffalo Bill dans le Demme de 91 est aussi fait de FM 80 (remember le Goodbye Horses de Q.Lazzarus !)), ainsi que le labyrinthe mentalo-pulsionnel le plus excitant qui soit.

Un casting de goût, faussement cheap et atone (Petersen, sortant de Police Federale LA, en homme de la situation, Brian Cox livrant un intense et économe Hannibal, Tom Noonan abyssalement troublant en tueur sensible, et le toujours au poil (de bacchantes) Dennis Farina, buddy de tous les buddies) se porte au service de l’expérience, parvenant même à ne pas se perdre dans les méandres post-modernisantes du Mann Man et renforcer la fascination occasionnée lors de telle ou telle séquence (le retour flamboyant du reporter Lounds dans le parking du National Tattler m’a hanté 20 années durant).

Manhunter ? Une baffe autant qu’une caresse dans le froc, une affaire datée autant qu’une persistante fantasmagorie sensuelle morbide... d’où l'hypnotique trouble, intact… méchamment bandant.


MANHUNTER(1986/USA), de Michael Mann
Sortie cinéma française:  22/04/1987

Crédit photographique: ?
Source VHS: VHSdb







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