Ce n'est pas seulement parce qu'il fragilise l'image du père que Poltergeist II* se rapproche finalement autant du premier opus de la franchise initiée par Spielberg et Hooper que de l'Amityville de Anson & Rosenberg.
Mais bien parce que les trois films parlent avant tout, une fois débarrassés de leurs motifs et bestiaires respectifs (qui reposent tous cependant sur la mémoire et l'écho), de la crise de la famille américaine de l'après Woodstock** (creusant même, pour le présent film, le thème de la mauvaise conscience du pays !) - il en allait déjà ainsi, au fond, avec L'Exorciste ou La Malédiction.
Au point de construire sans doute un vaste et convainquant corpus, non négligeable, que cet épisode-ci, tout séquelleux et opportuniste soit-il (même si le film est néanmoins notablement moins fort lorsqu'il se consacre à sa partie « indienne ») ne trahit pas ni ne piétine jamais .
* le #1 le renvoyait déjà, irresponsable, un peu aux utilités.
Ici il devient – un temps – l'authentique point déficient de la cellule.
** la famille Lutz (d'Amityville) ne semble toutefois pas du tout liée,
contrairement aux Freeling, à l'héritage Flower Power,
c'est davantage le marasme économique des années Nixon/Ford
qui est au cœur du dispositif.
Poltergeist II (USA/1986), de
Sortie écrans français: 20 août 1986