C’était le temps où Friedkin - Monsieur Jourdain du cult movie ? -, n’ayant plus rien à prouver (L’Exorciste, French Connection (auquel on pense ici sacrément !) ou Cruisingétaient loin derrière…), tricotait encore du gros chanmé, jusqu'auboutiste et vénéneux.
Le temps, éphémère, où l’on crût, l’affaire de deux putain de films (celui-ci et Manhunter de Michael Mann (le même Mann qui poursuivra en pure perte Friedkin pour plagiat de Miami Vice !)), avoir trouvé un nouveau Mel Gibson, plus intense, plus ambigu, plus barge, plus homo-arty (les jambes arquées et le petit blouson de cuir…), en la personne de William L. Petersen (et son négatif bad guy en le trouble Willem Dafoe (qui confirmera bien davantage !)).
Le temps où ce mariage entre une forte documentation, une insensée imprégnation (le film fut tourné en territoire de gangs LA, utilisant de vrais taulards pour les séquences zonzonnisantes,… la corde raide en toutes occasions), une stylisation extrême au paradoxal service d’un réalisme brutal, un sens du récit et un filmage immersifs et spectaculaires (les fameuses poursuites, pédestres ou automobiles) donnait naissance à un objet aussi solide que branchouille (culte, quoi) sachant dérouter, par tant de violence nihiliste, le bigleux amateur de Bronson ou de Norris et faire applaudir l’abonné à Starfix.
Ayant un pied dans les deux camps, il me fallu plusieurs visionnages pour ne plus bouder ni mon plaisir ni mon admiration. Au temps pour moi, Police Fédéraleétait bien, oui, un putain de grand film.
Ce temps-là, c’était le mitan des 80’s, my friends de mauvais goût !
To Live and Die in L.A. (1985/USA), de William Friedkin.