Après le jeu de massacre sanitaire, le loué sauveur, le dit petit génie du Genre, s'engage dans une horreur plus sociale, voire - allons-y ! - socio-politique.
Au travers de cette histoire et de ce film, donnés pour scabreux, insupportable, tenu comme scandaleux (ce qu'il n'est guère), le gars Roth s'attaque au tout-marchand, au dollar (ou l'euro) roi et au consumérisme comme dernière aventure humaine (tout est affaire de budget, mais tout est possible) !
Au travers de cette histoire et de ce film, donnés pour scabreux, insupportable, tenu comme scandaleux (ce qu'il n'est guère), le gars Roth s'attaque au tout-marchand, au dollar (ou l'euro) roi et au consumérisme comme dernière aventure humaine (tout est affaire de budget, mais tout est possible) !
La jeunesse occidentale, arrogante, vaine et décemment friquée vient chez les ploucs de la planète (on va donc au-delà du seul wilderness de son propre pays, de sa propre conscience, on se mondialise !) pour s'y faire sucer le zguègue et têter des joints à gogo ? Welcome mes seigneurs, bienvenue mes amis touristes ! Mais si d'autres ont des portefeuilles plus gros et des pulsions plus intenses encore, comme celle de s'offrir un poil de vraie barbarie, physique, gore, cruelle et grotesque, qu'y voir de répréhensible ? La grande chaîne de la consommation ne pourrait-elle pas être la même que celle de l'alimentation en ce bas monde ?
La réponse faite ici, appuyée par une réalisation solide, un casting étonnamment neutre et théorique, un contexte d'impunité sociale, deux-trois effets chocs et surtout un sens de l'angoisse froide et contemporaine (les couloirs de l'usine ou des sex-shops sont plus flippants que le musée gothique), opaque, est sans détour: bien sûr que oui. Ce qui peut s'acheter peut se vendre (y compris la promesse filmique des plus odieuses et complaisantes tortures...)...
Y'en a un peu plus, je vous l'laisse ?
Hostel (USA/2005), de Eli Roth
Sortie française: 1er mars 2006