Fenêtre sur cou.
Le voyeurisme de voisinage a, non content d'alimenter nombre de films au point d''être pratiquement un sous-genre en soi, atteint tôt des sommets, confiné fissa au chef-d'oeuvre... le renversant Rear Window d'Hitchcock l'attestant.
En l'articulant à la chose vampireuse, aux flambées hormonales de l'adolescence et à la bimouvihesque nostalgie télévisuelle (à la manière d'un Joe Dante), Tom Holland ratisse finalement large... mais fait surtout mouche.
L'une des clés de la réussite du film tient à ce qu'il ne succombe jamais (malgré la new wave !) à la tentation d'époque de relire, de revisiter le genre vampire (voir Génération Perdue, Near Dark, etc.): non, ici les orthodoxes règles (crucifix, eau bénite, absence de reflet,...) et les indissociables codes (romantisme mélancolique, sexualité agressive) perdurent, et seules les sapes, le style, ont changé (et encore, le gothique old skool pointe souvent le bout des canines...).
Caractérisée comme il faut (Chris Sarandon et Roddy McDowall font des merveilles), écrite comme il faut (la première demie heure est un petit modèle de mise en place), make-upée comme il faut (une grosse dernière demie heure, fruit du travail efficient de Ken Diaz*), cette petite série B indépendante à toute famille** (Columbia paye modestement et se voit près de dix fois remboursé en un mois d'exclu américaine) a tout de la bonne surprise (et durable qui plus est: le film tient encore bien la baraque 25 ans plus tard) sachant équilibrer ses registres (comédie à froid, horreur, teen movie) et ses sous-textes (un homoérotisme certain quoiqu'ambigu mais, plus vastement, une sensualité large et protéiforme, le vampirisme classique se faisant l'allégorie de toutes les sexualités, de leur éveil à leur refoulement) sans jamais se montrer ni trop ironique ni trop compassé (les habituels écueils dont certains, tel ultérieurement Neil Jordan, ne feront pas l'économie).
Dommage, à l'image de son Chucky pas choucard, Holland ne confirmera jamais vraiment la vista qu'il avait eu là...
Le voyeurisme de voisinage a, non content d'alimenter nombre de films au point d''être pratiquement un sous-genre en soi, atteint tôt des sommets, confiné fissa au chef-d'oeuvre... le renversant Rear Window d'Hitchcock l'attestant.
En l'articulant à la chose vampireuse, aux flambées hormonales de l'adolescence et à la bimouvihesque nostalgie télévisuelle (à la manière d'un Joe Dante), Tom Holland ratisse finalement large... mais fait surtout mouche.
L'une des clés de la réussite du film tient à ce qu'il ne succombe jamais (malgré la new wave !) à la tentation d'époque de relire, de revisiter le genre vampire (voir Génération Perdue, Near Dark, etc.): non, ici les orthodoxes règles (crucifix, eau bénite, absence de reflet,...) et les indissociables codes (romantisme mélancolique, sexualité agressive) perdurent, et seules les sapes, le style, ont changé (et encore, le gothique old skool pointe souvent le bout des canines...).
Caractérisée comme il faut (Chris Sarandon et Roddy McDowall font des merveilles), écrite comme il faut (la première demie heure est un petit modèle de mise en place), make-upée comme il faut (une grosse dernière demie heure, fruit du travail efficient de Ken Diaz*), cette petite série B indépendante à toute famille** (Columbia paye modestement et se voit près de dix fois remboursé en un mois d'exclu américaine) a tout de la bonne surprise (et durable qui plus est: le film tient encore bien la baraque 25 ans plus tard) sachant équilibrer ses registres (comédie à froid, horreur, teen movie) et ses sous-textes (un homoérotisme certain quoiqu'ambigu mais, plus vastement, une sensualité large et protéiforme, le vampirisme classique se faisant l'allégorie de toutes les sexualités, de leur éveil à leur refoulement) sans jamais se montrer ni trop ironique ni trop compassé (les habituels écueils dont certains, tel ultérieurement Neil Jordan, ne feront pas l'économie).
Dommage, à l'image de son Chucky pas choucard, Holland ne confirmera jamais vraiment la vista qu'il avait eu là...
** on s'étonne ainsi à ne pas retrouver la chose dans le catalogue Amblin...
ou la filmo de Joe Dante (tant le même et juste équilibre
Fright Night, 1985/USA - Tom Holland.
Sortie salles françaises: 29 janvier 1986.