Ceusses qui nous fréquentèrent sur les bancs (marqués du MAR) des lycées de nord-28 ont sans doute aucun le souvenir amer de la manière intransigeante dont nous moquions alors le moindre titre de Robert Enrico (pire encore pour Granier-Deferre mais ça n'a guère changé !), la faute à quelques énormités pleines de pathos façon Vieux Fusil et Au Nom de Tous les Miens.
L'eau du bain dégageant avec le bébé, nous ne faisions preuve que de peu de justice à l'égard des Grandes Gueules, au point qu'une (éventuelle) réévaluation devait finir par s'imposer. Chose faite, et heureusement.
Authentique (et bigrement honorable) pendant vosgien au minéral (et boisé ?) western d'hommes, cette affaire de taulards bûcherons, d'opaque vengeance et d'obscur retour au pays s'avère en effet une vraie perle rare dans le paysage cinématographique hexagonal (on salue toutefois la friction avec grands genres US déjà entamée avec L'Arme à Gauche de Sautet), riche de toutes les valeurs et les motifs propres aux épopées du Grand Ouest.
Rigueur, intensité, articulations sont réfléchies et mises en place avec un talent indéniable (le prologue montrant Bourvil seul avec son Haut-Fer d'héritage est d'une densité folle (que l'acteur peine à retrouver ensuite (en présence d'autres acteurs maousses façon Ventura, Crauchet (pas assez exploité) ou Constantin) dans ce registre qui lui est bien étranger) pour servir un récit (Giovanni vivement promotionné par Lino) carré, efficace, crédible et plutôt bien gaulé (on déplorera juste que la quantité de caractères ne permette finalement pas le même soin à chacun).
C'est captivant, massif, c'est costaud, ... il faut reconnaître que c'est plutôt un cinéma d'hommes.
Robert Enrico (1965)
L'eau du bain dégageant avec le bébé, nous ne faisions preuve que de peu de justice à l'égard des Grandes Gueules, au point qu'une (éventuelle) réévaluation devait finir par s'imposer. Chose faite, et heureusement.
Authentique (et bigrement honorable) pendant vosgien au minéral (et boisé ?) western d'hommes, cette affaire de taulards bûcherons, d'opaque vengeance et d'obscur retour au pays s'avère en effet une vraie perle rare dans le paysage cinématographique hexagonal (on salue toutefois la friction avec grands genres US déjà entamée avec L'Arme à Gauche de Sautet), riche de toutes les valeurs et les motifs propres aux épopées du Grand Ouest.
Rigueur, intensité, articulations sont réfléchies et mises en place avec un talent indéniable (le prologue montrant Bourvil seul avec son Haut-Fer d'héritage est d'une densité folle (que l'acteur peine à retrouver ensuite (en présence d'autres acteurs maousses façon Ventura, Crauchet (pas assez exploité) ou Constantin) dans ce registre qui lui est bien étranger) pour servir un récit (Giovanni vivement promotionné par Lino) carré, efficace, crédible et plutôt bien gaulé (on déplorera juste que la quantité de caractères ne permette finalement pas le même soin à chacun).
C'est captivant, massif, c'est costaud, ... il faut reconnaître que c'est plutôt un cinéma d'hommes.
Robert Enrico (1965)