Les adjectifs fun ou généreux ont le don de me décourager.
Le concept du nanar, communément admis et transmis, m'inspire une même défiance.
Ces fausses bienveillances pour appréhender un cinéma de moindre rayonnement sont, à mes yeux fatigués, autant d'hypocrisies, d'hâtifs verdicts et de paresseuses confraternisations, que le détail scrupuleux d'un générique, par exemple, proposé comme seul angle critique, rapproche de la dissection dont le biologiste ferait montre pour détailler les composantes d'un étron.
Or, à mon sens émoussé, ou bien une merde est une merde, ou bien est-elle davantage et, dès lors, mérite un autre traitement, que les interminables listes propres aux eaux usées.
Je me fiche ainsi de savoir qui sont et où vit-on, les sombres inconnus, qui émaillent les séries bis de la Cannon, et que chacun évoque avec gourmandise sans plus de questions sur les films.
Ce disant, nous ne ne prétendons pas, moi et mon abord usé, les établir et y répondre, à ces fameuses questions.
Je me fiche ainsi de savoir qui sont et où vit-on, les sombres inconnus, qui émaillent les séries bis de la Cannon, et que chacun évoque avec gourmandise sans plus de questions sur les films.
Ce disant, nous ne ne prétendons pas, moi et mon abord usé, les établir et y répondre, à ces fameuses questions.
Toutefois, le revisionnage d'American Warrior (traduction discutable d'American Ninja !, qui gomme le postulat même du film - ne savait-on pas dans la France de 1985 ce qu'était un ninja ?!) est l'occasion de voir - une fois de plus dans les productions Golan/Globus - un résolue (à défaut d'habile) volonté de jouer sur le tableau de l'exploitation (surfer sur des succès de majors) tout en proposant un argument plus "personnel" (fut-il foireux ou simpliste).
Ici le programme "blanc" de la machine consistera à proposer un ninja occidental pour attirer les yeux (et la testostérone) d'un public de l'ouest sur un genre de l'est.
Le succès d'audience sera d'ailleurs au rendez-vous malgré la faiblesse dramatique du film. Poussivement construit (les caricatures des personnages et la faiblesse de l'acting n'étant que détails ici), la chose rate un peu son coche en faisant longtemps mystère du "pot aux roses" (Joe a été élevé par un ninja avant de tomber amnésique !) et n'offre qu'in fine son quart d'heure Karaté Kid (le film d'Avildsen est un précédent bien pratique pour les scénaristes d'American Warrior).
Reste que la dimension Reaganienne de l'ensemble, elle, malgré le niakouéisme patent de l'oeuvre, est en revanche au diapason des collègues ramboïques et rockyens (un portrait du cowboy président est même affiché dans le bureau du colonel) mais teintée d'un savoureux mauvais esprit (ce colonel s'avèrera être un traître) qui pousse la dialectique "trahison des élites" propre à ces années-là jusqu'au sommet (et à celui qui l'a instrumentalisée).
La fronde n'aura pas toujours cours à la Cannon (Delta Force ou Invasion USAétant bien plus "au service" d'une idée de grande Amérique !).
Reste que la dimension Reaganienne de l'ensemble, elle, malgré le niakouéisme patent de l'oeuvre, est en revanche au diapason des collègues ramboïques et rockyens (un portrait du cowboy président est même affiché dans le bureau du colonel) mais teintée d'un savoureux mauvais esprit (ce colonel s'avèrera être un traître) qui pousse la dialectique "trahison des élites" propre à ces années-là jusqu'au sommet (et à celui qui l'a instrumentalisée).
La fronde n'aura pas toujours cours à la Cannon (Delta Force ou Invasion USAétant bien plus "au service" d'une idée de grande Amérique !).