Chacun - ou presque - sait que Christopher Lee était, de longue date, passablement lassé - voire pire - des incarnations successives du comte vampire qu'il se voyait condamné à camper et camper à nouveau, chaque opus s'éloignant un peu plus de la qualité de la version originelle.
On ne saurait lui jeter la pierre devant tant d'esprit critique mais il ne s'agirait pas, non plus, de n'envisager les choses que sous l'angle exclusif du maître des lieux.
On ne saurait lui jeter la pierre devant tant d'esprit critique mais il ne s'agirait pas, non plus, de n'envisager les choses que sous l'angle exclusif du maître des lieux.
Car si le leading role, répétitif et victime d'un réel appauvrissement (y compris au niveau du charisme) mais aussi les contextes et environnements (les fameux villageois, énigmatiques, taiseux mais hystériques à leurs flambantes heures), eux aussi redondants, n'offrent guère de quoi s'esbaudir, les tonalités de certains opus et autres séquelles au Cauchemar originel garantissent néanmoins un certain sel.
Ce cinquième épisode hammerien (Les Maîtresses de Dracula (Fisher, 60) et Le Baiser du Vampire (Sharp, 63) ne concernant en réalité pas le Comte !) brille ainsi de par son assaisonnement.
Roy Ward Baker, signataire de la présente affaire, est alors, il faut le dire, en pleine (et hammerienne !) bourre.
Il livre la même année The Vampire Lovers (ah, Ingrid Pitt !) - celle d'avant le très fréquentable Dr Jeckyll & Sister Hyde (ah, Martine Beswick !) avec son compère Avengerien Brian Clemens, celle d'après Asylum (ah, Britt Ekland !).
L'auteur de Quatermass and the Pit, sûr de ses moyens, apporte avec une morgue (voire une complaisance certaine) une férocité indéniable à son sujet, articulant des séquences choc (le massacre des femmes réfugiées dans l'église, sacré morceau de mauvais esprit, aussi vachard que grisant) à des effets à la désuétude consciemment ironique (le hennissement de cheval au lointain lors de répliques et sentences définitives des personnages débattant à l'auberge (Mel Brooks reprendra, en l'intensifiant jusqu'à l'absurde, l'effet dans Frankenstein Jr).
La sexualité y est plus frontale également. Sans excès de nudité (une paire de fesses, tout au plus, dans une séquence de boulevard bennyhillesque*), le film éloigne cependant le mythe de son romantisme noir et gothique, pour l'inscrire dans quelque chose de plus paillard, de moins équivoque, de plus affranchi, ... de plus moderne peut-être (nous sommes dans les 70's naissantes, et Woodstock autant que Polanski sont passés par là !**).
Jusque dans ses clichés (plastique, cadres) et ses défauts (les effets de chauve-souris sont particulièrement ridicules), le film est enfin foncièrement touchant, comme tout Hammer qui se respecte.
Il livre la même année The Vampire Lovers (ah, Ingrid Pitt !) - celle d'avant le très fréquentable Dr Jeckyll & Sister Hyde (ah, Martine Beswick !) avec son compère Avengerien Brian Clemens, celle d'après Asylum (ah, Britt Ekland !).
L'auteur de Quatermass and the Pit, sûr de ses moyens, apporte avec une morgue (voire une complaisance certaine) une férocité indéniable à son sujet, articulant des séquences choc (le massacre des femmes réfugiées dans l'église, sacré morceau de mauvais esprit, aussi vachard que grisant) à des effets à la désuétude consciemment ironique (le hennissement de cheval au lointain lors de répliques et sentences définitives des personnages débattant à l'auberge (Mel Brooks reprendra, en l'intensifiant jusqu'à l'absurde, l'effet dans Frankenstein Jr).
La sexualité y est plus frontale également. Sans excès de nudité (une paire de fesses, tout au plus, dans une séquence de boulevard bennyhillesque*), le film éloigne cependant le mythe de son romantisme noir et gothique, pour l'inscrire dans quelque chose de plus paillard, de moins équivoque, de plus affranchi, ... de plus moderne peut-être (nous sommes dans les 70's naissantes, et Woodstock autant que Polanski sont passés par là !**).
Jusque dans ses clichés (plastique, cadres) et ses défauts (les effets de chauve-souris sont particulièrement ridicules), le film est enfin foncièrement touchant, comme tout Hammer qui se respecte.
* où, comme fait exprès, on retrouve Bob Todd !
** Le Bal des Vampires s'était toutefois
fortement inspiré du Baiser du Vampire !
Scars of Dracula (UK/1970), de Roy Ward Baker