Troisième volet des défouraillages de l'Inspecteur Harry, le premier à ne plus être scénarisé (ou script-doctorisé) par le téstostéroné John Milius, The Enforcer passe aussi pour le plus politiquement correct (et le plus faiblard), la faute à son profil par trop codé (et mainstream) de buddy movie vaguement féministe (aurions-nous là le seul Dirty Harry retenu par les mômans se pâmant devant Sur la Route de Madison ?).
Pourtant plus contemporain dans son environnement (exit les serial killers ou les milices policières: les concrètes organisations terroristes (ou non) ridiculisées (ou pas) ici rappellent assez nettement les Black Panthers ou l'Armée de Libération Symbionaise) et envisagé comme la conclusion désabusée d'une possible "trilogie Callahan", le ton donné à l'affaire n'est pas si gratuit ni anecdotique que cela (malgré une ouverture mensongère, graphique et complaisamment efficace) et augurait du meilleur...
Le tout s'avère cependant décousu, décevant, arythmique, pas assez serré (aucun portrait n'est vraiment achevé, pas plus que certaines interactions), James Fargo, ami fidèle d'Eastwood (il produira son Josey Wales et le retrouvera devant sa caméra pour Doux, Dur & Dingue), n'ayant pas la poigne de réalisateur suffisante pour tenir la dragée à Siegel (ou même ce gros artisan couillu de Ted Post), livrant rien de beaucoup plus qu'un gros épisode télévisuel (façon Starsky & Hutch ?)...
d'ailleurs c'est Clint himself qui se chargera de mettre en images le volet suivant du dirty inspector (Sudden Impact, l'un des tous meilleurs épisodes), l'idée de trilogie ayant finalement été abandonnée, la faute à cette faiblarde "conclusion".
The Enforcer(USA/1976), de James Fargo
Sortie française: 20 avril 1977.