Mettant, à son corps défendant (l’amer Sergio considérait sans distinction sa « descendance » débile et abâtardie), le feu au parmesan en créant rien moins que le genre du western spaghetti (ou all’Italia), cette prime visite sur nos écrans de l’homme sans nom amène effectivement une grand part de la grammaire que d’autres épuiseront.
Si le titre n’est cependant pas encore aussi baroque ni lyrique que certaines œuvres futures (les gros plans sur grosses gueules inquiètes et suantes n’interviennent que lors des tout derniers gunfights), les principales épices sont bien là répertoriées : sadisme, cynisme, fétichismes divers (l’incontournable cimetière et ses accessoires en planches),… sont soulignés par une BO expressive, au didactisme roublard.
Exagérément inspiré, dit-on, du Yojimbo (Le Garde du Corps) de Kurosawa (lui même inspiré de La Moisson Rouge, roman de Hammett !), le film de Leone (signé Bob Robertson en digne américanisation almeriesque) évoque tout autant le Goldoni d’Arlequin Serviteur de Deux Maîtres et ne saurait être réduit à ce minable procès pour plagiat. En effet, très théorique et ludique dans son approche, il jouit par la même d’un regard ironique, bouffonnement universel, distinct de l’approche d’Akira et Toshiro.
On appréciera la présence d’un Gian Maria Volontè absolument hypnotisant, effaçant même le frais Clint, encore un peu vert lors de ses punchlines, et l'on confessera, au risque de voir se pointer les bruyantes orfraies, préferer les deux volets suivants de cette Trilogie du $: Et pour Quelques $ de Plus, suivi du Bon, de la Brute et du (le) Truand...
Si le titre n’est cependant pas encore aussi baroque ni lyrique que certaines œuvres futures (les gros plans sur grosses gueules inquiètes et suantes n’interviennent que lors des tout derniers gunfights), les principales épices sont bien là répertoriées : sadisme, cynisme, fétichismes divers (l’incontournable cimetière et ses accessoires en planches),… sont soulignés par une BO expressive, au didactisme roublard.
Exagérément inspiré, dit-on, du Yojimbo (Le Garde du Corps) de Kurosawa (lui même inspiré de La Moisson Rouge, roman de Hammett !), le film de Leone (signé Bob Robertson en digne américanisation almeriesque) évoque tout autant le Goldoni d’Arlequin Serviteur de Deux Maîtres et ne saurait être réduit à ce minable procès pour plagiat. En effet, très théorique et ludique dans son approche, il jouit par la même d’un regard ironique, bouffonnement universel, distinct de l’approche d’Akira et Toshiro.
On appréciera la présence d’un Gian Maria Volontè absolument hypnotisant, effaçant même le frais Clint, encore un peu vert lors de ses punchlines, et l'on confessera, au risque de voir se pointer les bruyantes orfraies, préferer les deux volets suivants de cette Trilogie du $: Et pour Quelques $ de Plus, suivi du Bon, de la Brute et du (le) Truand...
Per un pugno de dollari (Italie/1964), de Sergio Leone
Sortie française: 16 mars 1966