Oncques d'Hook on se toque. Ou presque. Voilà qui est suspect.
La défiance est générale, volontiers admise, légendaire. D'Hook on dit pis que pendre, le prétend worst of, digne du wall of shame.
Certes la chose a ses défauts: le casting opportuniste et irritant (Robbin Williams et Julia Roberts sont régulièrement é-pou-van-tables) n'en est pas le moindre à égale mesure avec la philosophie du conte de Barrie sévèrement trahie - la sempiternelle charge anti-chromos dont fait l'objet le film et l'auteur nous touchant déjà moins.
De Peter Pan Spielberg semble ainsi ne vouloir retenir que l'enchanteur, le merveilleux, et l'épuiser à l'extrême par le recours forcené au complaisant sentimentalisme. Pour ce faire il va jusqu'à nier certains aspects du matériau originel qui l'embarrassent et fait de Pan un être finalement doué d'émotions et d'empathie (ce dont le garnement éternel ne jouit précisément pas, prix à payer pour demeurer un enfant !) - le débat sur les largesses et les limites de l'adaptation cinématographique n'ont ainsi pas cours à cette occasion, tant le contresens, le refus de l'essence même de l'œuvre est au cœur du curieux dispositif de Spielberg variant son Barrie. Disney qu'on accuse de tant de maux à l'égard du patrimoine n'en a jamais fait autant dans la trahison (mieux, il s'en affranchit: la seule première apparition de Peter Pan dans sa version de 53 observant les parents Darling s'éloigner sous entend toute la cruauté juvénile de l'espiègle garçon !).
Cet "arrangement" permet toutefois à Spielberg de faire coïncider sa propre thématique sur la crise familiale (qui innerve nombre de ses films, de Duelà Arrête-Moi si tu Peux) et de se payer en outre une sorte de luxueux jouet (c'est le seul film de Spielberg a donner cette impression), de coûteux caprice Lucasien (le barbu caméotera d'ailleurs à l'écran et sa néfaste influence se ressent jusque dans le camp des enfants perdus devenu littéralement un village des Ewoks pour marmots steampunks), singulièrement démonstratif.
La finesse ne règne ainsi guère tout au long des 144 minutes de Hook.
Tout y est en force et en regrettables maladresses (les love stories larvées avec la vieille Wendy ou Clochette sont bien peu subtiles) et seules l'idée d'un Crochet dépressif et faussement suicidaire ainsi que la séquence de l'assaut final (elle même peu subtile) permettent un sursaut d'enthousiasme aux plus cléments d'entre les spectateurs (nous en sommes). Au point de sauver in extremis (à nos yeux du moins) la laborieuse affaire*.
Mais il nous faudra admettre que jouant par trop sur la nostalgie mais aussi sur un merveilleux sommairement, bassement calibré, le film est presque caduc, anachronique lorsqu'il sort (à l'instar de Jumanji, autre Williamserie tristement retardataire) aux côtés de Terminator 2, de Fisher King ou, même !, de La Famille Addams... où le côté obscur de l'imaginaire n'est plus systématiquement évacué ni l'enchanteur farouche et forcené (une volonté nette chez Hook et qui en fait un titre plutôt réactionnaire !).
Aujourd'hui, en plus des outrages succinctement évoqués, s'est ajouté celui du temps (effet propre aux films se reposant un peu trop sur leurs fxs): le titre est très régulièrement laid et sa plastique la plus plaisante s'est, depuis, vue dépossédée de son "style" par l'expansion des Disneyland de par le monde (quid des chromos évoqués plus haut ?): ils sont bien jolis ces bateaux, mais si on peut pas monter dedans à Fantasyland, à quoi bon ?
D'Hook donc on ne se toquera pas ici non plus.
Mais sans non plus, rédhibitoirement, décocher d'uppercut au Crochet.
Certes la chose a ses défauts: le casting opportuniste et irritant (Robbin Williams et Julia Roberts sont régulièrement é-pou-van-tables) n'en est pas le moindre à égale mesure avec la philosophie du conte de Barrie sévèrement trahie - la sempiternelle charge anti-chromos dont fait l'objet le film et l'auteur nous touchant déjà moins.
De Peter Pan Spielberg semble ainsi ne vouloir retenir que l'enchanteur, le merveilleux, et l'épuiser à l'extrême par le recours forcené au complaisant sentimentalisme. Pour ce faire il va jusqu'à nier certains aspects du matériau originel qui l'embarrassent et fait de Pan un être finalement doué d'émotions et d'empathie (ce dont le garnement éternel ne jouit précisément pas, prix à payer pour demeurer un enfant !) - le débat sur les largesses et les limites de l'adaptation cinématographique n'ont ainsi pas cours à cette occasion, tant le contresens, le refus de l'essence même de l'œuvre est au cœur du curieux dispositif de Spielberg variant son Barrie. Disney qu'on accuse de tant de maux à l'égard du patrimoine n'en a jamais fait autant dans la trahison (mieux, il s'en affranchit: la seule première apparition de Peter Pan dans sa version de 53 observant les parents Darling s'éloigner sous entend toute la cruauté juvénile de l'espiègle garçon !).
Cet "arrangement" permet toutefois à Spielberg de faire coïncider sa propre thématique sur la crise familiale (qui innerve nombre de ses films, de Duelà Arrête-Moi si tu Peux) et de se payer en outre une sorte de luxueux jouet (c'est le seul film de Spielberg a donner cette impression), de coûteux caprice Lucasien (le barbu caméotera d'ailleurs à l'écran et sa néfaste influence se ressent jusque dans le camp des enfants perdus devenu littéralement un village des Ewoks pour marmots steampunks), singulièrement démonstratif.
La finesse ne règne ainsi guère tout au long des 144 minutes de Hook.
Tout y est en force et en regrettables maladresses (les love stories larvées avec la vieille Wendy ou Clochette sont bien peu subtiles) et seules l'idée d'un Crochet dépressif et faussement suicidaire ainsi que la séquence de l'assaut final (elle même peu subtile) permettent un sursaut d'enthousiasme aux plus cléments d'entre les spectateurs (nous en sommes). Au point de sauver in extremis (à nos yeux du moins) la laborieuse affaire*.
Mais il nous faudra admettre que jouant par trop sur la nostalgie mais aussi sur un merveilleux sommairement, bassement calibré, le film est presque caduc, anachronique lorsqu'il sort (à l'instar de Jumanji, autre Williamserie tristement retardataire) aux côtés de Terminator 2, de Fisher King ou, même !, de La Famille Addams... où le côté obscur de l'imaginaire n'est plus systématiquement évacué ni l'enchanteur farouche et forcené (une volonté nette chez Hook et qui en fait un titre plutôt réactionnaire !).
Aujourd'hui, en plus des outrages succinctement évoqués, s'est ajouté celui du temps (effet propre aux films se reposant un peu trop sur leurs fxs): le titre est très régulièrement laid et sa plastique la plus plaisante s'est, depuis, vue dépossédée de son "style" par l'expansion des Disneyland de par le monde (quid des chromos évoqués plus haut ?): ils sont bien jolis ces bateaux, mais si on peut pas monter dedans à Fantasyland, à quoi bon ?
D'Hook donc on ne se toquera pas ici non plus.
Mais sans non plus, rédhibitoirement, décocher d'uppercut au Crochet.