Pas plus que Belmondo (in L’Animal par exemple), Delon n’excelle à jouer l’efféminé.
Hélas c’est pourtant une des chevilles scénaristique de ce Zorro spaghetti, Don Diego avançant comme une parfaite lorette afin de ne pas éveiller de soupçons quant à sa secrète identité*: autant dire que le spectateur a alors autant l’occasion que le personnage de lever les yeux au ciel.
Mais pour le reste, la chose n’est pas indigne.
On a tôt fait d’associer ce renard de Zorro à sa production disneyenne (with Guy Williams) au point d’oublier parfois que le larron tout de noir vêtu est né sept ans après le Tarzan de Burroughs de la plume de Johnston MacCulley (en 1919).
On ignore aussi, relativement et du fait de leur faible exportation, que les sixties latines ont croulé sous les versions filmées du redresseur de tort masqué. Caiano, Lenzi, Blasco et une palanquée d’autres ont ainsi préparé le terrain à Duccio Tessari pour qu’il puisse donner l’occasion au bel Alain de repasser son costume de La Tulipe Noire (rangé 10 ans plus tôt), mais avec chapeau, cape et loup en plus.
Produit opportuniste donc, aussi calibré que permis par les talents en cause (Yvan Chiffre s’en donne à coeur joie avec les cascades et Riccardo Domenici (employé dans les meilleurs gothiques ritals**) trousse des décors de belle tenue (voir le duel final qui combine le talent des deux hommes), mais qui ne manque pas de charme.
Le casting est complété avantageusement avec Ottavia Piccolo et l’épatant Stanley Baker (loin de chez Losey !) en bad guy post-Basil Rathbone et offre quelques jolis instants de cinoche, façon mardi soir de troisième chaîne.
Japon et URSS ne s’y trompèrent d’ailleurs et firent au film un accueil pour le moins chaleureux.
** ceux de Bava.
Zorro (Italie, France/1974), de Duccio Tessari
Sortie française: 15 mars 1975
Film Disponible en DVD chez