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Channel: ABORDAGES, le cinéma scandaleusement pris par la quille
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Les Griffes de la Nuit

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Avec Wes Craven, c'est toujours délicat. 

Un peu cynique, un peu suffisant, on n'a jamais bien su combien la sincérité du monsieur était réelle, le grigou bramant à qui voulait l'entendre que « lui, le fantastique... bon, ce n'était qu'un moyen de faire du cinoche... à peu de frais... que son ambition était ailleurs » et bichant grave que des cinéphiles bien pensants se penchent sur son oeuvre (Cahiers du Cinéma et consorts).

Difficile donc de savoir à qui on a foncièrement affaire, mais plus franchement déterminable s'avère le talent mis au service de la démarche du réalisateur.
Car de sa Bergmanienne Maison sur la Gauche (emprunt de Sourceévidente) au présent croque-mitainesque Cauchemar de la rue Elm*, force est de reconnaître que le bravache sait tout de même comment s'y prendre. Pour manier le feel bad movie, le sous-texte dénonciateur... et nous remuer avec.

Sans doute Les Griffes de la Nuitn'est-il pas un immense film (encore que). Mais tout y est habilement amené, savamment dosé, manipulant avec soin les notions d'inconscient et de refoulement.
De refoulement oui, car la grande force des Griffes de la Nuitn'est pas tant la logique interne aux rêves homicides (un (attachant) film comme Dreamscape jouait déjà de ce principe: si tu rêves que tu meurs, t'es vraiment mort !), mais bien la notion de responsabilité non assumée (les enfants payant la note des « débordements » de leurs parents) - ce qui ne constitue guère une surprise pour l'auteur post-nam que sut être Wes, et ayant présenté, par le biais de certains de ses premiers films/brûlots, une note à payer pour une Amérique irresponsable et honteusement aveugle**.

L'autre apport historique de la chose est bien sûr le boogeyman Freddy Krueger, lynché en son temps par une populace écumante et paniquée, en mal de self-justice et niant son inconséquence morale. Dernière grande icône boogeymaneuse sans doute à gagner le Panthéon de l'Horreur (seul le Pinhead de Clive Barker parviendra à lui succéder, et encore: plus ou moins...), le griffu en pull rayé et à l'humour vache**, deviendra évidemment une licence dont on dépossédera son auteur (reprise du contrôle avec un goûteux épilogue en 95, mise-en-abimeux, méta- et tout et tout) et qu'on épuisera jusqu'au plus parfait ridicule (une grosse demie-douzaine de films (dont seuls les trois premier valent tripette) + une série télé).

Mais ce premier opus jouit d'une ambiance parfaite, équilibrée, appuyée par des effets visuels confondants, souvent dérangeants (même si la séquence « de la baignoire » est une reprise d'un effet déjà sollicité par Craven dans La Ferme de la Terreur): le téléphone « lingual », les murs déformants, les chambres upside down,... nombre sont les trucs pour le moins impactants.
Les interprétations sont quant à elle assez solides (aussi solide que la BO de Charles Bernstein, honnête pourvoyeur d'alors, de L'Empriseà Cujo en passant par plusieurs Craven), même lorsque les personnages ont peu à défendre (John Saxon en père-flic sans grand enjeu) et il est à ce titre curieux que la jeune Heather Langenkamp n'est point fait carrière depuis (remarquez il en est « presque » autant de la Neve Campbell post-Scream !), en pleine bourre des ados triomphants qu'elle était là. Et alors que Johnny Depp, bigrement si.

Avec Wes Craven, c'est toujours délicat. Sauf que lorsqu'il fait du bon boulot (et ça commence à dater !), c'est du tout bon.


NB: l'évocateur de la rue Elm traversant mal l'Atlantique, le distributeur français francisa en toute logique le titre original. Et c'est Claude Chabrol qui trouva Les Griffes de la Nuit.


* nom de la rue dans laquelle JF tâcha irrémédiablement et le tailleur de Jackie K
et l'imaginaire américain (ah ! cet indécrottable roublard de Wes !).

** Le Sous-Sol de La Peur participe à ce même courant
(manière politisée pas si éloignée de Carpenter, quand on y songe !),
même si le mood est plus cartoonesque
(son titre original est d'ailleurs plus explicite que la traduction foireusement myope
Wes Craven - des distributeurs français: The People Under the Stairs)

*** apparenté hâtivement au genre slasher (Halloween, Vendredi 13)
pour son implacable application à dessouder le plus imaginativement possible
des teenagers en pleines sollicitations hormonales (et à sa nature indestructible,
ici plus légitime qu'ailleurs !), est doué de parole.
Mieux, il glose, il vanne, il punchline sec, dans un souci de perversion toujours accru.


NIGHTMARE ON ELM STREET (USA/1984) de Wes Craven
Sortie cinéma française: 6 mars 1985.




Source VHS: VHSdb (Kerozene)

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