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Channel: ABORDAGES, le cinéma scandaleusement pris par la quille
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Le Canardeur

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Church, used cars, gas station, bus station, motel, diner,… en un premier quart d’heure (22 minutes pour être exact) c’est toute l’Amérique de la route qui défile*, du mythe mouvant en barre ! - move qui n’est jamais en reste (la fuite, l’errance, la cavale) : impossible de lâcher le volant une seule seconde déclare bientôt Lightfoot (Bridges) tandis que Red (Kennedy) et Goody le traquent, lui et le Thunderbolt (Eastwood). Le mouvement, rugissant et chaotique, est d’ailleurs tel que, lors de leur première rencontre, Lightfoot n’arrête même pas sa Trans Am et que Thunderbolt « y monte » en marche. J’étais tout le temps en vadrouille précisera plus tard encore le chauffeur (-ffard ?). En cas de flottement le mieux c’est de rouler confirmera le faux pasteur quelques minutes plus tard. Avant d’acheter son cornet pistache à l’itinérant ice cream wagon.


Le Canardeur, c’est un peu – un temps, avant de virer caper movie (mais un caper movie auscultant l’Amérique prolétaire et suburbienne) -  l’Hemingway de The Killers qui rencontre l’On the Road de Kerouac, frottés à Richard Sarafian (Vanishing Point), à Monte Hellman (Macadam à deux voies) et aux chase movies naissants - avec ou sans Peter Fonda**. Un film de pugnaces porte-flingues, tout de costards et black ties, en pleine redneckerie en chemises à carreaux et bagnoles vénérées, proto-Shérif Fais-Moi Peur (la micro-shortée Catherine Bach figure d’ailleurs aux deux génériques) débouchant sur un post-western, mécanique et pop-country.
Post- et proto- à la fois assène-je ? Autant dire que Le Canardeur est une charnière, ça irait plus… vite, nan ? Une foutue bonne charnière cinématographique, ouais, articulant à ce mouvement physique un autre, temporel et incontournable celui-là : le choc des générations (tu arrives 10 ans trop tard, petit) et des modèles d’autos (Trans Am vs Oldsmobile) mais aussi celui occasionné par le passé envolé qui complique, vrai ou faux, le présent (l’école disparue et son magot planqué derrière le blackboard). 
Deux rubans (la route, la mémoire) travaillés sur un troisième (la pellicule), le cinoche amerloque n’a jamais été autre chose que ça. Et bigre que c’est bon !

* le drive-in viendra plus tard, avec son roboratif rodéo sur fond de Woodywood Pecker !

** le titre est sans doute aussi, à sa manière, Siegelien (Charley Varrick
autant que Malickien (l’Amérique naturaliste et la mélancolie bandit-esque de Badlands) !


Thunderbolt & Lightfoot (USA/1974), de Michael Cimino.
Sortie salles françaises: 4 septembre 1974

Film disponible chez

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