Le lecteur (la lectrice ?) attentif serait à même de nous démasquer. Pointer le pot aux roses et dénoncer notre vile paresse, notre odieuse complaisance à sempiternellement ressortir la même note dés qu'il s'agit de vous entretenir d'un Hitchcock "période anglaise".
Heureusement que ce lecteur (lectrice ?), légendaire s'il en est, n'existe pas.
Pas plus donc qu'il n'existe d'Hitchcock objectivement mineur.
Heureusement que ce lecteur (lectrice ?), légendaire s'il en est, n'existe pas.
Pas plus donc qu'il n'existe d'Hitchcock objectivement mineur.
Avec The Lodger, on est même à l'exact opposé du mineur, et bien les pieds dans la masterpiece.
Hitch de première bourre (son premier véritable effort, selon l'auteur), classique indiscutable du muet, ces Cheveux d'Or (adaptés du roman jackrippesque de Belloc Lowndes, qui en inspirera d'autres) sont déjà un parfait inventaire Alfredique comme cela agaça tôt Jacques Doniol-Valcroze (qui n'y voyait que vain et stérile catalogue, le connaud !*). Faux coupable, blondes, Eros et Thanatos, menottes et escaliers, oui, sont ainsi bien au générique des réjouissances !
Comme à l'occasion de tous ses premiers films, le réalisateur est encore à la merci ou d'une production, ou d'une vedette de l'époque (ici le bellâtre Ivor Novello), mais parvient pourtant à emmener la chose vers son univers retors et subtil, fétichiste et caustique, malgré les (trop) nobles desiderata de chacun (ainsi ici, pas possible de laisser entendre trop longtemps que la vedette pourrait être le vrai coupable).Hitch de première bourre (son premier véritable effort, selon l'auteur), classique indiscutable du muet, ces Cheveux d'Or (adaptés du roman jackrippesque de Belloc Lowndes, qui en inspirera d'autres) sont déjà un parfait inventaire Alfredique comme cela agaça tôt Jacques Doniol-Valcroze (qui n'y voyait que vain et stérile catalogue, le connaud !*). Faux coupable, blondes, Eros et Thanatos, menottes et escaliers, oui, sont ainsi bien au générique des réjouissances !
Fourmillant de trouvailles visuelles devenues fameuses (le plafond transparent, effet littéralement renversant), riche de plans signifiants et/ou dynamiques, fort d'un montage intense (qu'on dit n'être pas, mais alors absolument pas, le fait d'Alfred), gorgé de symbolismes divers (religieux** ou sexuels, tant qu'à faire !), The Lodger devrait étourdir le chaland comme il l'a grossièrement été, bleusaille !, par Inception.
Seulement voilà, on sait comme est fait le monde: ce monde sans lecteur idéal n'est pas beaucoup plus pourvu de spectateur idéal...***
* qu'il en cause à Stanley Kubrick ou à Georges Perec,
de la vanité inventorielle !
Ah, non: ils sont morts... ah, ben lui aussi !
** voire catégoriquement christique !
*** la preuve: même les meilleurs chérissent en secret
un Bud Spencer & Terence Hill...
de la vanité inventorielle !
Ah, non: ils sont morts... ah, ben lui aussi !
** voire catégoriquement christique !
*** la preuve: même les meilleurs chérissent en secret
un Bud Spencer & Terence Hill...
The Lodger (UK/1927), d'Alfred Hitchcock
Sortie salles françaises: 19 juin 1928
Le film est édité,
aux côtés de Downhill et Le Passé ne Meurt Jamais
en DVD et BR, chez Elephant Films.