Les VHS-nostalgiques et les spécialistes geeks en comédies pugilistes ne manqueront pas de vous le dire: Altrimenti Ci Arrabiamo ! est le meilleur Bud Spencer & Terence Hill.
Fait pour part de comédie motorisée (Remy Julienne y broie volontiers de la tôle), de bastons cartoonesques (la première, en gymnase, pose les bases (tout en repompant les meilleures trouvailles de Mon Nom est Personne) des 20 années à venir (avec un gros blanc de 9 ans entre Les Deux Supers Flics de Miami et Petit Papa Baston)), de concours de saucisses et de répétition d'improbable chorale,
et d'une autre, plus générale et entendue, de buddy movie paresseux (Bud n'a que deux expressions agacées, Terence une seule de chambreur à l'oeil azuréen), le titre est effectivement l'un de ceux (le deuxième après Plataà ne plus évoluer dans le western spaghetti burlesque) réalisés avec le plus de budget, de casting (le père Donald « Blofeld » Pleasence en éminence grise nazi-freudienne de mafiosi sapé en léopard)... et de « bonheur ».
Toutefois l'affaire ne saurait tenir sur 1h42 (ce que le réal (un ex-scénariste de Mario Bava) ambitionne pourtant avec la plus parfaite inconscience) et la répétition engendre un ennui réel, un net épuisement des « ressorts dramatiques », une dilution parfaite du plaisir coupable, et occasionne une franche impatience à voir le générique de fin se dérouler enfin.
VHS-nostalgiques et spécialistes geeks passeront, eux, un bon moment malgré tout (il en va de même, me dit-on, avec les fans d'Edwige Fenech). Les autres douteront (une fois de plus) de la santé mentale des premiers.
...altrimenti ci arrabbiamo!,(Italie/1974), de Marcello Fondato
